Une embarrassante affaire pour la DGSE

Le prochain livre de Franck Renaud, un journaliste qui a travaillé pour d’Ouest France avant de s’établir en Asie, donne des sueurs froides au Quai d’Orsay. L’auteur, qui a déjà publié une enquête remarquée sur le milieu et le grand bandistisme en France, s’attaque aux scandales et autres frasques du milieu diplomatique français. D’ailleurs, le titre veut tout dire à lui tout seul : « Derrière les façades des ambassades de France » (Editions Nouveau Monde).

Parmi les révélations promises, il y en a une qui touche plus particulièrement la DGSE. Et elle est plutôt embarrassante. En effet, Franck Renaud raconte l’histoire d’un diplomate en poste à Pékin, appelé « monsieur Henri » qui, las de l’éloignement avec son épouse, est tombé dans les bras de son interprète chinoise en 1999.

Il n’y aurait sans doute rien à y redire sauf que le « monsieur Henri en question », par ailleurs diplômé de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) est un officier de la DGSE, chargé d’assurer la liaison TOTEM, qui consiste à entretenir des relations avec les services chinois.

Et en fait d’interprète, la belle qui a séduit le diplomate sous couverture n’aurait été qu’en fait une espionne dont la mission était de « retourner » sa cible. Un grand classique de l’espionnage, qui marche presque à tous les coups…

La chair étant faible, monsieur Henri a fait défection au profit de Pékin. Une première pour ce qui concerne l’Empire du Milieu… Reste à savoir la portée de sa trahison. A-t-il « grillé » des agents et des contacts du service français présents en Chine? A-t-il donné des informations sur la manière d’opérer des espions français? A-t-il fourni des éléments pour recruter des personnes influentes en France? Là-dessus, la DGSE garde le secret.

Toujours est-il que monsieur Henri vit désormais à Pékin, sous la « bienveillante protection des services locaux », en l’occurrence, le Guoanbu. Et sa défection ne semble pas lui peser sur la conscience : il aurait en effet tenté d’entrer en contact avec un représentant des Français de l’étranger pour obtenir des renseignements sur la façon dont il pourrait percevoir sa retraite. Manifestement, les services chinois n’ont pas les bonnes informations pour lui venir en aide…

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