L’Otan et la Russie parlent de la défense antimissile

Le rapport concernant la redéfinition du concept stratégique de l’Otan, établi par un comité de 12 experts présidé par l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright, a mis l’accent sur l’importance du dialogue entre l’Alliance atlantique et la Russie car aussi bien que l’un ou l’autre des deux acteurs ont à faire face à des menaces communes, comme par exemple la piraterie maritime ou encore le terrorisme.

Mais pour que les relations entre Moscou et l’Alliance atlantique soient bonnes, encore faut-il aplanir les sujets de discorde car, pour le moment, et selon la dernière version de la doctrine militaire russe, le principale menace pour la Russie reste encore l’Otan.

Parmi les sujets de friction, il y a le projet de défense antimissile dont il est question que l’Otan se dote. Toujours selon le rapport du comité Albright, la protection du territoire contre la menace de missiles balistiques pourrait devenir une mission militaire de l’Alliance atlantique, si toutefois cela est accepté par les pays membres lors du prochain sommet de Lisbonne.

Cette défense antimissile s’appuierait sur le dispositif que comptent mettre en place les Etats-Unis dans le sud de l’Europe. Et même s’il n’est plus question de déployer des missiles intercepteurs et un radar en Pologne et en République tchèque, comme le suggérait le projet défendu par l’administration Bush en dépit des protestations de Moscou, des éléments de ce bouclier censé écarter la menace balistique seraient installés en Roumanie et en Bulgarie, ce qui inquiète encore les dirigeants russes.

Du point de vue du Kremlin, une défense antimissile serait en effet susceptible de nuire à la dissuasion nucléaire russe et le déploiement de systèmes militaires de l’Otan dans son ancienne zone d’influence est perçu comme une menace.

Aussi, pour déminer le terrain, l’Otan souhaiterait que la Russie coopére à la mise en place de cette défense antimissile et c’est pourquoi des discussions avec Moscou ont commencé le 19 mai, à Sofia.

En effet, le lendemain, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué qu’une « première discussion au Conseil Otan-Russie » a eu lieu et que d’autres sont en préparation d’ici au sommet de Lisbonne.

« Il reste évidemment quelques problèmes à discuter et à clarifier rapidement avant qu’une coopération concrète ne commence, mais nous avons déjà entamé ce processus » a encore affirmé Anders Fogh Rasmussen.

Il s’agit pour l’Otan de montrer « clairement que le système de défense antimissile n’est pas dirigé contre la Russie ». Par ailleurs, toujours selon l’ancien Premier ministre danois, une coopération avec la Russie rendrait « du point de vue militaire » ce bouclier « plus efficace ».

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