Bisbilles entre les sapeurs-pompiers et les gendarmes au sujet du secours en Montagne
On sait que les relations entre la gendarmerie et la police ne sont toujours aussi bonnes que les discours officiels le prétendent. Et celles qu’entretiennent les pompiers et les gendarmes n’ont pas l’air non plus d’être au beau fixe.
C’est en fait l’éditorial du colonel Jacques Perrin, publié dans le mensuel Le sapeur-pompier magazine qui a allumé la mèche. En cause? le secours en montagne.
« Les dysfonctionnements (avec la gendarmerie, ndlr) se multiplient avec des conséquences dramatiques » a ainsi écrit l’officier, en laissant entendre que la mort d’une randonneuse, en février dernier, dans les Vosges, serait liée aux problèmes qu’il décrit.
Entre autres dysfonctionnements, le chef des pompiers de Haute-Savoie, le lieutenant-colonel Guy Morand, donne l’exemple du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) qui afficherait un numéro d’appel à dix chiffres sur des panneaux situés dans les zones à risques, court-circuitant ainsi les numéros traditionnels de secours, tels que le 15, 17, 18 et 112. Ces numéros à 10 chiffres « ne sont pas conforme à la réglementation et à la loi de Sécurité civile d’août 2004 » fait-il encore remarquer.
Et le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, le colonel Richard Vignon, de surenchérir : selon lui, les pompiers des régions de montagne sont « lassés d’être confrontés à des comportements hégémoniques et méprisants » et en appelle à « une initiative forte du ministre de l’Intérieur ».
Toutefois, le colonel Perrin reconnaît que le PGHM « est un corps d’élite ». Mais il souhaite également que les compétences en montagne des sapeur-pompiers soient reconnues à leur juste valeur.
« Pour la gendarmerie, dont l’image est liée à la répression, le secours en montagne redore leur blason, mais nous aussi, au moment où nous voulons redynamiser le volontariat, nous souhaitons mettre en valeur notre savoir et il faut que le gouvernement reconnaisse que tous les acteurs du secours sont complémentaires » a-t-il encore estimé.