Affaire de la Tanit : Mise au point musclée d’une députée
Il y a maintenant un peu plus d’un an, les commandos de la Marine nationale libéraient l’équipage de la Tanit au large de la Somalie, alors aux mains des pirates. Seulement, au cours de l’opération, le skipper du bateau, Florent Lemaçon, fut mortellement touché par une balle.
Depuis, la veuve du marin , Chloé Lemaçon, cherche à faire reconnaître la responsabilité de l’Etat dans la mort de son mari. Rappellons que les autorités françaises avait déconseillé à l’équipage de la Tanit de se rendre dans la zone où s’est déroulé le drame, en raison de la présence avérée de pirates. Par le passé, deux bâtiments de plaisance français en avaient les victimes et leurs équipages furent libérés grâce à l’intervention des gendarmes du GIGN et des commandos marine.
La semaine passée, les expertises balistiques ont été rendues public : le skipper de la Tanit a donc été tué par une balle tirée par un militaire français. Pour autant, la polémique ne semble pas s’être apaisée, même si le ministre de la Défense, Hervé Morin, a assuré à Chloé Lemaçon que « l’Etat assumera toute sa responsabilité ».
Cependant, la veuve du skipper se dit « définitivement écoeurée d’avoir été le pion de l’échiquier de M. Sarkozy » et met en doute la nécessité de l’assaut qui a été mené, notamment dans son livre, publié par une maison d’édition fondée par la compagne d’Olivier Besancenot.
Cette attitude intransigeante a provoqué la réaction « musclée » de madame le député Françoise Olivier-Coupeau (Parti socialiste). « Il me paraît intolérable que certains propos aient été tenus concernant l’intervention des commandos de marine, et je souhaite rétablir certains faits » a-t-elle déclaré par voie de communiqué.
Rappelant que « la mer est un espace de liberté » qui suppose « une évaluation des risques », Mme Olivier-Coupeau estime que les propriétaires de la Tanit, « en naviguant dans des zones infestées de pirates, et ce malgré plusieurs mises en gardes des autorités », ont « potentiellement mis en danger la vie des commandos et des hommes du GIGN susceptibles de venir à leurs secours en cas d’arraisonnement ».
L’élue du Morbihan a également mis en regard l’indemnité totale de 500.000 euros proposée par l’Etat à Chloe Lemaçon (en plus de l’offre d’un emploi de fonctionnaire) avec celle qu’aurait perçu l’épouse d’un militaire dans le cas où un des commandos marine avait perdu la vie au cours de l’assaut. « Sa veuve aurait touché entre 100 et 180.000 euros et n’aurait pu compter que sur la solidarité de la Marine pour trouver un emploi, car on ne lui aurait pas proposé, à elle, de poste de fonctionnaire » a-t-elle précisé.
Enfin, Mme Olivier-Coupeau, estimant que « le ministre de la Défense et la Marine nationale ont fait preuve d’une grande humanité », trouve « choquant qu’à la faveur d’une opération de promotion d’un livre, les commandos soient ainsi traînés dans la boue, notamment sur des médias internet ».