Les actions civilo-militaires de la force Licorne

On ignore quand auront lieu la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Normalement, elle aurait dû avoir lieu en mars dernier. Désormais, il est question de juin prochain. A moins qu’un nouveau report soit décidé. Quoi qu’il en soit, ce scrutin devrait permettre de faire un pas de plus vers la réconciliation entre les deux partis qui se font face depuis 2002. Du moins, si tout se passe bien et si les résultats sortis des urnes ne souffrent d’aucune contestation. Ce qui est loin d’être gagné.

Pour le moment, et depuis les accords de Ouagadougou du 4 mars 2007, les relations entre le mouvement, à l’origine rebelle, de Guillaume Soro et le parti du président Gbagbo sont relativement calmes, même si, selon un rapport des Nations unies publié en octobre dernier, « les parties ivoiriennes dans le Nord et le Sud se réarment ou se rééquipent avec du matériel connexe », malgré l’embargo sur les armes décrété sur ce pays. « On ne peut exclure la possibilité d’une escalade rapide de la violence armée, en particulier dans le Nord » a aussi prévenu l’ONU.

L’armée française est intervenu dès 2002 en Côte d’Ivoire afin de prévenir tout embrasement du conflit entre les groupes rebelles et les forces gouvernementales. Et elle l’a payé au prix fort, notamment lors du bombardement de Bouaké, en novembre 2004, où neuf soldats français ont perdu la vie.

Depuis, les forces françaises (Force Licorne) sont présentes dans le pays en vertu de la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies. En juin 2009, elles ont été profondément remaniées, avec notamment la création du BATLIC (Bataillon Licorne), après la dissolution du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa) et son format a été réduit pour atteindre les 900 hommes. Ces derniers peuvent ponctuellement être soutenus par un navire de la Marine nationale de la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, et une unité de réserve fournie par les Forces françaises du Cap Vert (FFCV).

Leur mission principale consiste à soutenir les troupes des Nations unies (ONUCI), qui apporte également un soutien aux forces armées ivoiriennes. Par ailleurs, la Force Licorne peut également être appelée à assurer la sécurité des ressortissants français et européens dans le pays, si besoin est.

Mais les troupes françaises s’impliquent aussi dans les actions « civilo-militaires » (ACM, ou CIMIC pour Civil Military Cooperation). Ces missions d’aide à la population, alliée aux opérations dites de « présence » et aux manoeuvres tactiques, permettent ainsi de créer un climat de confiance.

Au cours de ces dernières semaines, le BATLIC a mené plusieurs opérations de ce type, parfois en coopération avec les forces armées ivoiriennes comme dans la région de Béoumi, à l’ouest de Bouaké, ou encore dans la région de Dimbroko, le mois dernier. Les militaires français y ont rénové des salles de classe d’écoles et distribué des kits scolaires aux enfants, pendant que l’équipe médicale a donné des consultations dans plusieurs villages. A noter toutefois que toutes ces opérations ont été réalisées après une reconnaissance préalable afin de faire un état des besoins des populations concernées.

Enfin, dernièrement, la Force Licorne a contribué à réunir les habitants des villages de Bouaflé et Sakassou. Ces deux localités avaient été séparées par la construction du lac artificiel de Kossou, en 1969. Et depuis, les villageois étaient obligés de prendre des risques parfois inconsidérés si ils voulaient se rencontrer : plusieurs accidents mortels ont été déplorés, notamment à cause de l’utilisation de barges trop légères pour la navigation sur le lac.

Désormais, ces habitants disposeront de deux embarcations remises à neuf grâce à la Force Licorne. L’action des militaires français ne s’est pas arrêtée là puisque grâce à un hélicoptène, une voie de navigation sûre entre les deux villages a pu être repérée sur ce lac dangereux car plein d’obstacles. Enfin, des pilotes ont été formés pour manoveuvrer et entretenir ces barges.

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