Lancement officiel de la première frégate multimissions

Le président Nicolas Sarkozy a assisté, ce 4 mai à Lorient, au lancement officiel de la frégate Aquitaine, le premier bâtiment de la classe FREMM (Frégate européenne multimissions), construit par le groupe naval français DCNS.

Cette cérémonie aura été l’occasion pour le chef de l’Etat de défendre la construction navale civile et militaire, qu’il a qualifiée de « symbole de l’ambition industrielle » française.

« J’ai toujours cru à la vocation industrielle de la France » a-t-il ainsi déclaré. « La France doit garder une industrie navale forte, civile et militaire, c’est le coeur de la stratégie économique que je souhaite voir retenue pour la France » a-t-il poursuivi.

Quant à DCNS, le président Sarkozy a rappelé qu’il s’était « mobilisé » pour lui obtenir des contrats à l’exportation, comme cela a été le cas avec la vente récente d’une FREMM au Maroc ou encore le contrat concernant l’aquisition par le Brésil de quatre sous-marins de type Scorpène (la construction du premier débutera à la fin du mois de mai). « Je suis fier d’être l’un des membres de la direction commerciale de DCNS » a-t-il fait valoir.

Le chef de l’Etat a également abordé la question de la compétitivité du groupe DCNS et le plan « Championship » de ce dernier, dévoilé en décembre dernier, qui vise à doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2018 et à réduire ses coûts.

« Ce qui nous intéresse, c’est que DCNS soit compétitif pour qu’il soit plus facile pour les ministres comme pour moi-même de vendre les produits qui sont fabriqués ici à l’étranger » a-t-il expliqué.

Quant au sujet de la consolidation au niveau européen du secteur de la construction navale, le locataire de l’Elysée a déclaré qu’un alliance était toujours d’actualité, mais sous conditions. « Nous croyons à l’industrie européenne de défense, mais pas à n’importe quel prix » a-t-il indiqué. « Nous, on est ouvert à des collaborations car, plus on sera uni, plus on sera fort et plus on aura accès à d’autres marchés » a-t-il estimé.

Le président Sarkozy a aussi rencontré une délégation syndicale du groupe DCNS et s’est voulu rassurant quant à la question de l’emploi dans le groupe. « L’objectif n’est pas de stabiliser l’emploi à DCNS, c’est de le développer » a-t-il lancé. « Il y a quatre ans de carnet de commandes mais, si on regarde un peu plus loin, sur les dix années qui viennent avec le programme de frégate, vous êtes tranquilles » a-t-il affirmé.

La Marine nationale devait initialement mettre en service 17 FREMM pour un coût global de plus de 6,5 milliards d’euros (388 millions par exemplaire). Seulement, cet objectif a finalement été ramené à 11, sans pour autant que cela fasse baisser la facture globale puisqu’au total, elle s’élevera quand même à 7 milliards d’euros (le prix d’achat d’une FREMM est passé à 636 millions d’euros).

Parmi ces 11 FREMM, 9 sont destinées à remplacer les frégates de type F-67 (Tourville) et F-70 (Georges Leygues). Deux autres seront consacrées à la défense aérienne (FREDA). La version « Action vers la terre » (AVT), qui aurait dû permettre la mise en oeuvre d’embarcations commandos ont ainsi été purement et simplement abandonnées, notamment après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale en juin 2008.

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