La justice britannique fait des recommandations sur les techniques de combat de l’armée

Doit-on craindre la judiciarisation des opérations militaires? La question a été posée en France, avec la plainte classée sans suite de certaines familles de soldats tués au combat, dans la vallée d’Uzbeen, en Afghanistan, en août 2008. Dernièrement, c’est en Grande-Bretagne que la justice a fait des recommandations aux forces armées britanniques.

En effet, le 27 avril dernier, un juge du tribunal de Trowbridge, dans le sud de l’Angleterre, était appelé à enquêter sur la mort de trois soldats britanniques en Afghanistan.

Ces militaires avaient été tués le 23 août 2007 dans la province du Helmand par l’explosion d’une bombe larguée par un F15 américain alors qu’ils étaient accrochés par unu groupe de taliban.

L’enquête sur ce « tir ami », qui a par ailleurs été entravée par le manque de coopération de l’US Air Force, a révélé une erreur de la part du contrôleur aérien qui devait alors guider l’avion de combat américain. A cause de coordonnées géographiques faussées, la bombe destinées aux taliban est tombé à 1 kilomètre de leur position.

Ainsi, le juge en charge de cette affaire, David Masters, a fait six recommandations au ministère britannique de la Défense (MoD), dont la « révision des procédures pour évaluer la compétence et la capacité (des militaires à assumer leurs fonctions) à la suite des incidents qui ont causé plusieurs morts », l’extension de l’usage du GPS et la vérification des coordonnées géographiques. Cela étant, il n’a pas jugé nécessaire de condamner le sergent de la RAF à l’origine de cette tragique erreur. D’ailleurs, ce dernier s’est excusé auprès des familles des victimes.

Ce n’est pas la première fois que le juge David Masters s’intéresse de près aux affaires de l’armée britannique. En février 2008, il avait publiquement dénoncé le manque de protection des véhicules Warrior contre les IED après le décès de quatre soldats britanniques en Irak.

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