La piraterie somalienne est de mieux en mieux organisée

Selon Jan Kopernicki, le nouveau président de la Chambre de commerce maritime du Royaume-Uni et actuel vice-président de Shell Shipping, la piraterie au large de la Somalie a pris une nouvelle ampleur, au point qu’il n’a pas hésité de parler « d’industrialisation » lors d’un entretien accordé le 13 avril dernier à l’agence Reuters.

« Du point de vue du commerce maritime, il semble qu’il y ait nettement une approche plus structurée et organisée qui se développe et c’est inquiétant car cela relève de la grande criminalité » a-t-il ainsi estimé. « A la première génération de pirates en a succédé une seconde, différente, formée de groupes différents et, d’après ce que je sais, qui ont des relations différentes » a-t-il encore ajouté.

Ainsi, les pirates somaliens, qui ont récolté quelques dizaines de millions d’euros grâce à leurs attaques et autres demandes de rançons, étendent leur domaine d’action, ce qui complique la tâche des forces navales présentes dans la région pour assurer la sécurité du trafic maritime.

Quant à l’argent récolté par les pirates, si, toujours d’après Jan Kopernicki, il ne sert pas à financer le terrorisme international, il ne reste cependant pas en Somalie et profite aux réseaux criminels.

Par ailleurs, la piraterie tendrait de moins en moins à être l’apanage de la seule Somalie. En effet, le responsable de Shell a estime que l’Afrique de l’Ouest a quelques points communs avec le golfe d’Aden.

En effet, avec 24 milliards de barils de pétrole de réserves prouvées, le golfe de Guinée est une zone stratégique qui aiguise les appétits de groupes criminels, qui prennent exemple sur les pirates somaliens. Plusieurs attaques ont d’ailleurs eu lieu, au cours de ces derniers mois, au large de Cameroun et du Nigeria.

Si, pour l’instant, il n’y a pas d’envoi d’une force navale de l’ampleur de celles qui ont été déployées au large des côtes somaliennes, il n’en reste pas moins que la situation dans le golfe de Guinée ne laisse pas indifférentes les marines occidentales. Ainsi, le BPC Tonnerre et le navire américain USS Nashville ont mené un exercice conjoint dans la zone en avril 2009

Et depuis 2007, les Etats-Unis ont lancé la mission APS (African Partnership Station) dont certains aspects visent à former des militaires africains pour lutter notamment contre la piraterie maritime.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]