Un général condamné à une peine de 10 mois de prison avec sursis

Poursuivi pour détention de près de 3.000 images à caractère pédo-pornographique, le général d’armée Raymond G. a été condamné, le 13 avril, à une peine de dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.

Lors de l’audience, la présidente, Marie-Françoise Guidolin, a rappelé les faits reproché à cet ancien directeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN).

« Suite à une perquisition à votre domicile, les policiers ont découvert plus de 3.000 images pédo-pornographiques sur le disque dur de votre ordinateur et sur une clé USB » a-t-elle affirmé, en soulignant que ces images ont été « parmi les plus hard que les tribunal ait eu à connaître » et qu’elles mettaient en scène « des enfants extrêmement jeunes » victimes « d’actes inqualifiables ».

Pour sa défense, le général G. a reconnu la consultation de ces images mais pas leur détention. En effet, elles avaient été retrouvées sur le disque dur de l’ancien officier par les experts en informatique de la police. « Dès que je les avais regardées, je les effaçais » a-t-il ainsi déclaré, ajoutant qu’il « regrette profondément » ses actes.

Pour le général G., sa conduite s’expliquerait par « une période extrêmement perturbée (…) à cause de problèmes médicaux », c’est à dire au moment où une tumeur au cerveau « s’est beaucoup développée ». « Jusque-là, je n’ai eu aucune déviance de ce côté » a-t-il fait valoir.

Opéré à deux reprises – en 1981 et en 2006 – pour une tumeur cérébrale, l’ancien chef de corps du 2e REP a fait citer comme témoin le neuro-chirurgien Michel Desgeorges, de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. « On a tous, hommes ou femmes, nos fantasmes, nos pulsions » a indiqué ce dernier. Et pour le pratricien, « une tumeur peut faire sauter les freins » et les faire émerger.

Au moment du requisitoire, le procureur Sophie Havard a souligné que les expertises concernant l’état de santé de l’ancien officier n’ont pas fait état d’une quelconque absence de discernement au moment des faits. « Ce qui est condamnable, c’est que le général G. a recherché pendant quatre années des sites pédo-pornographiques » tout en dissimulant ses activités pour ne pas être démasqué par sa famille.

« Celui qui se cache derrière son ordinateur est aussi coupable » que les auteurs d’actes de pédophilie, a encore ajouté le procureur, avant de requérir une peine d’un an avec sursis, assortie de deux ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins et de 25.000 euros de dommages et intérêts au profit de trois associations de protection de l’enfance. Le ministère public a justifié le « sursis » en raison de « l’absence d’antécédents » du général G..

Finalement, à l’issue d’une demi-heure de délibéré, le tribunal correctionnel lui a infligé une peine de six mois de prison avec sursis et à verser un euro de dommage et intérêts aux trois assocations qui s’étaient portées partie civile.

Ayant quitté l’armée en 2002, le général G., 68 ans, est actuellement conseiller auprès du président du Cameroun.

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