Révision de la doctrine nucléaire américaine

A deux jour de la signature du nouveau traité de désarmement START entre la Russie et les Etats-Unis et presque un an jour pour jour après son discours prononcé à Prague où il appelait de ses voeux un monde débarassé de ses armes nucléaires, le président Obama a dévoilé les grandes lignes de la prochaine doctrine stratégique américaine lors d’un entretien accordé au New York Times.

Ainsi, cette nouvelle approche réduit considérablement les conditions pour un éventuel recours à l’arme nucléaire. En effet, les Etats-Unis s’engageraient à ne pas l’utiliser contre les Etats qui en sont dépourvus et qui respectent le Traité de non-prolifération (TNP). Cependant, le président Obama a fixé deux exceptions, à savoir la Corée du Nord et l’Iran : l’un s’est retiré du TNP en 2003, l’autre prétend l’appliquer mais la communauté internationale n’est pas de cet avis.

De même que si le territoire américain est la cible d’armes chimiques et bactériologiques ou si il subit une cyberattaque – ce que redoute de plus en plus Washington – le recours à l’arme nucléaire ne serait pas systématique.

En fait, cela dépendra surtout de l’ampleur de l’offensive, surtout si elle est « dévastatrice » ou bien si elle est le fait de nouveaux armements non conventionnels. Cependant, ce point, qui est une concession faite à l’aile gauche du Parti démocrate, risque fort de déplaire à l’aile droite et aux républicains…

La doctrine édictée par Barack Obama est différente de celle élaborée sous la présidence de George W. Bush trois semaines après les attentats du 11 septembre dans la mesure où il était alors question d’empêcher « un grand nombre de menaces » allant de l’attaque chimique à une offensive conventionnelle de grande ampleur.

Pour l’actuel locataire de la Maison Blanche, la réponse à apporter à ces menaces qui restent réelles passe par une « série d’options progressives » conventionnelles. « Je vais préserver tous les outils nécessaires pour garantir la sécurité du peuple américain » a assuré Barack Obama.

Pour résumer, cette nouvelle doctrine compte davantage sur l’effet dissuasif des armes conventionnelles – la puissance américaine dans ce domaine est sans équivalent – et permet un recours à une frappe nucléaire uniquement dans des « cas extrêmes ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]