Réforme de l’Otan : Morin veut aller vite

« Les choix ne peuvent plus être différés ». Tel est l’avis que le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a exprimé, ce 29 mars, dans les colonnes du quotiden Le Monde à propos de la réforme de l’Otan, annoncée lors du sommet de Strasbourg-Kehl, en avril 2009.

Aussi, Hervé Morin attend du secrétaire général de l’Otan, l’ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, de mettre rapidement en oeuvre les changements attendus en matière de gouvernance.

« La structure et l’organisation administrative de l’Otan demeurent marquées par l’héritage du passé : sa structure de commandement est encore trop territorialisée, les redondances entre états-majors nombreuses et l’activité réelle de ses multiples agences souvent opaque » constate le ministre français, qui appelle de ses voeux une « gouvernance financière modernisée » et, plus généralement, l’application de « principes simples issus des expériences nationales de rationalisation des outils de défense ».

D’où le nécessaire recentrage de l’Alliance atlantique « sur son coeur de métier et sur ses missions fondamentales, là où réside sa vraie valeur ajoutée » estime Hervé Morin, qui, par ailleurs, souhaite voir la défense européenne prendre une part plus prépondérante au sein de l’Otan afin de rendre cette dernière « moins dépendante des capacités américaines », ce qui suppose que les « alliés européens » fassent des efforts pour apporter « une contribution réelle à la sécurité et à la défense transatlantique ».

Alors que le nouveau concept stratégique de l’Otan sera annoncé à l’occasion du sommet de Lisbonne, prévu vers la fin de cette année, le ministre de la Défense tient à ce que « le caractère avant tout militaire » de l’Alliance soit réaffirmé afin de se « concentrer sur trois fonctions stratégiques : protéger, dissuader et intervenir ».