La CIA pourrait être poursuivie pour les raids menés par ses drones

En octobre 2009, le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Philip Alston, avait estimé que les frappes ciblées réalisées par la CIA au Pakistan à l’aide de drones Predator violaient le droit international.

« Ma préoccupation est que ces drones sont utilisés selon un mode opératoire qui pourrait bien constituer une violation du droit international humanitaire et des droits de l’homme » avait-il alors déclaré.

Cet avis est partagé par Kenneth Anderson, un professeur de droit à l’American University. En effet, ce dernier a relayé, au cours d’une audition devant le Congrès, le 24 mars, l’impatience « d’importantes personnalités de la communauté juridique internationale » au sujet du manque de base légale des attaques des drones de la CIA.

Selon ce juriste, le fait que Washington n’a pas encore donné de justifications juridiques à ces raids pourrait entraîner l’ouverture de poursuites à l’étranger contre des responsables de l’agence de renseignement américaine pour crimes de guerre.

Par ailleurs, l’usage intensif des drones ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté militaire. Utilisés à des fins d’observation, les engins actuellement en service en Afghanistan et en Irak fournissent trop d’informations, ce qui pose évidemment un problème pour leur exploitation. Pourtant, d’ici à 2015, des Predator modernisés vont être déployés sur les théâtres d’opérations de l’armée américaine, avec des capacités de collecte de renseignements décuplées.

Cette tendance n’est pas du goût du général David Deptula, le patron du service de renseignement de l’US Air Force. Selon la dernière livraison de l’hebdomadaire Air & Cosmos, l’officier parle d’une « exubérance excessive » au sujet des drones, tout en reconnaissant leurs capacités. Mais pour lui, ces engins « ne sont pas une panacée pour la guerre dans les airs, ni un remplacement de l’aviation pilotée » et ils sont vulnérables « en espace aérien hotile ».

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