Ben Laden veut sauver la tête de Khaled Cheikh Mohammed

C’est lui qui aurait imaginé les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone du 11 septembre 2001. Arrêté en mars 2003 à Rawalpindi, au Pakistan, Khaled Cheikh Mohammed, né au Koweït en 1965, doit être prochainement jugé par un tribunal américain.

Adhérent au mouvement des Frères musulmans dès l’âge de 16 ans, Khaled Cheikh Mohammed (KCM) a fait des études d’ingénieur aux Etats-Unis en 1983. Désireux de se battre contre les Soviétiques en Afghanistan, il s’engage dans les rangs des moudjahidines. C’est au cours de cette période qu’il rencontre le chef islamiste Abdoul Rasoul Sayyaf, puis, un peu plus tard, Oussama ben Laden.

En 1996, selon des témoins, KCM évoque avec le chef d’al-Qaïda son projet de réaliser des attentats aux Etats-Unis selon le scénario qui sera appliqué cinq ans plus tard.

Pour sa participation aux attentats du 11 septembre, Khaled Cheikh Mohammed risque la peine de mort. Ce qu’Oussama ben Laden voudrait lui éviter.

« La Maison Blanche a annoncé sa volonté de l’exécuter » a déclaré le chef terroriste dans un message audio diffusé le 25 mars par la chaîne de télévision al-Jazira, au sujet de son ancien compagnon. « Le jour où les Etats-Unis prendront cette décision, ils auront pris la décision de faire excécuter tout Américain que nous ferons prisonnier » a-t-il menacé.

Comme d’habitude, ben Laden s’en est une nouvelle fois pris au pouvoir américain, en accusant Barack Obama de suivre « la même politique que son prédécesseur (…) notamment par une escalade en Afghanistan et le traitement injuste de nos prisonniers ».

Visiblement peu au courant des tensions qui sont apparues entre les Etats-Unis et Israël au cours de ces dernières semaines, le chef d’al-Qaïda a critiqué les « politiciens de la Maison Blanche » qui « continuent d’exercer l’injustice à notre égard, notamment en soutenant les Israéliens qui occupent notre terre, la Palestine. »

Le dernier message de ben Laden remonte au 24 janvier dernier. Il y rendait un hommage à Umar Farouk Abdulmutallab, le nigérian qui avait tenté de commettre un attentat suicide à bord d’un avion civil reliant Amsterdam à Détroit le jour de Noël dernier.

Par ailleurs , et selon des analystes, le réseau de ben Laden, mis à mal par les raids des drones américains sur ses positions au Pakistan ainsi que par les attaques de l’armée pakistanaise, ne serait plus en mesure de monter des opérations aussi complexes que celle du 11 septembre 2001.

« Même s’ils sont protégés par certains éléments des services pakistanais, ils ont un vrai problème de main d’oeuvre et de moyens » a ainsi déclaré Alain Chouet, l’ancien chef du service « Renseignement de sécurité » de la DGSE et dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

« Ils n’ont pas assez d’hommes, pas de moyens de communications (…) Alors c’est un peu n’importe où, un peu n’importe comment, du moment que est une attaque. Et depuis le Pakistan, vous avez deux ou trois rigolos qui revendiquent, sans l’on parvienne à mettre en évidence les liens qui existent entre les uns et les autres » a-t-il ajouté, en faisant référence à l’habitude prise par al-Qaïda de s’arroger la responsabilité d’attaques commises par des individus isolés, comme cela été le cas lors de la tuerie de Fort Hood, en novembre 2009 ou encore comme celui d’Umar Farouk Abdulmutallab.

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