Le défilé militaire pour la fête nationale grecque a été réduit

Le 25 mars est le jour de la fête nationale grecque, qui commémore la révolution de 1821 ayant conduit à l’indépendance du pays par rapport à l’Empire Ottoman. Pour célébrer cet évènement, un défilé militaire est organisé, chaque année, à Athènes.

Mais cette fois, crise budgétaire oblige, les soldats grecs n’ont pas pu montrer au public la plupart de leurs matériels. En effet, par souci d’économie, les chars et les avions militaires ont été écartés du traditionnel défilé, comme ils le seront également pour celui qui est prévu en octobre prochain. Selon le ministère grec de la Défense, cette mesure doit permettre d’économiser 5 millions d’euros.

Mais l’armée grecque devrait se voir appliquer d’autres mesures plus drastiques à l’avenir. Pour avoir laisser filer sa dette pendant plus de 20 ans, la Grèce se retrouve actuellement dans une situation budgétaire très délicate, et la crise économique n’a pas arrangé les choses. Le pays est entré en récession, avec des difficultés pour emprunter de l’argent, en raison de la défiance des marchés après le maquillage de sa santé financière au moment de son entrée dans l’euro.

Ainsi, la dette publique grecque a atteint plus de 294 milliards d’euros, ce qui représente 115% de son PIB, alors que les fameux critères de Maastricht imposent une dette inférieure à 60% … A titre de comparaison, la dette publique de la France est de l’ordre de 83,2% de son PIB.

Par conséquent, le gouvernement grec n’a pas eu d’autres choix que d’annoncer un plan d’austérité, qui prévoit une hausse sensible de la fiscalité et des taxes (+2% de TVA), un gel des pensions de retraite, des baisses de salaire pour les employés du secteur public, etc…

Parmi les mesures prises, des coupes dans le budget de la Défense sont également envisagées. Il faut dire que depuis des années, l’armée grecque n’a pas eu trop à se plaindre, Athènes s’étant lancé dans une course aux armements avec Ankara au point que les dépenses militaires de la Grèce, rapportées au PIB, sont les plus importantes de l’Union européenne et les secondes de l’Otan, après celles des Etats-Unis.

Cette situation ne devrait donc pas durer. En 2010, le budget du ministère grec de la Défense devrait baisser de 6,6% par rapport à 2009, pour arriver à un montant de 6 milliards d’euros. Cependant, il est question de rationaliser les dépenses sans obérer les capacités militaires du pays, qui craint toujours des provocations turques.

Avec 261 millions d’euros de livraisons, l’industrie française de défense est le troisième fournisseur de la Grèce. Mais cela risque de changer. En effet, le projet d’Athènes d’acquérir des frégates FREMM pour 2 milliards d’euros semble désormais incertain, même si des négociations se poursuivent. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est plus question pour la Grèce d’acheter des Rafale, comme cela avait pu être envisagé un moment.

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