L’Arabie Saoudite arrête ses islamistes, la Libye libère les siens

Si l’Arabie Saoudite est le berceau du Wahhabisme, une doctrine qui prône la pratique d’un islam rigoriste, il n’en demeure pas moins que le royaume est la cible des réseaux terroristes liés à al-Qaïda.

Récemment encore, un membre de la famille royale saoudienne, le prince Mohammed ben Nayef ben Abdel Aziz, a échappé de peu à un attentat perpétré par un activiste d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP).

Aussi, Riyad lutte avec insistance contre les militants de l’organisation d’Oussama ben Laden, qui ont trouvé une base de repli au Yémen. C’est donc dans ce contexte que les forces de sécurité saoudienne ont arrêté, le 24 mars, 113 membres présumés d’al-Qaïda, appartenant à trois cellules distinctes, dont une forte de 101 individus.

Selon le ministère saoudien de l’Intérieur, les personnes interpellées auraient eu l’intention de commettre des attentats contre les installations pétrolières du royaume. Le démantèlement de la cellule la plus importante est le résultat d’une enquête commencée en octobre 2009, date à laquelle deux membres d’al-Qaïda, venus du Yémen, avaient été tués alors qu’ils tentaient de s’infiltrer en Arabie Saoudite déguisés en femmes.

D’après les informations données par le ministère de l’Intérieur, chaque cellule démantelée « agissait indépendamment l’une de l’autre ».

Par ailleurs, et sous d’autres cieux, la Libye du colonel Kadhafi vient de libérer 214 militants islamistes, dont trois responsables du Groupe islamique des combattants libyens (GICL), un mouvement qui avait fait allégeance à al-Qaïda.

« L’Etat libyen annonce la libération de 214 prisonniers de différents groupes islamistes parmi lesquels 34 du GICL, dont les trois dirigeants » Abdelhakim Belhaj, « l’émir », Khalid Cherif, le chef militaire, et Sami Saadi, l’idéologue, a indiqué, le 23 mars, Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, lequel a récemment décrété la « guerre sainte » contre la Suisse en raison de l’interdiction votée par référendum de la construction de minarets.

Cette libération de militants islamistes a été présentée par Seif al-Islam comme étant « l’apogée » du « programme de dialogue et de réconciliation » entamé en 2007 par la Fondation Kadhafi.

« Depuis le début de ce programme, 705 islamistes ont été libérés mais 409 sont toujours en prison » a-t-il encore indiqué, en précisant que 232 autres « seront libérés prochainement ». « C’est un événement historique, le processus va continuer jusqu’à la libération des derniers prisonniers » a-t-il encore ajouté.

Quant aux autres ressortissants libyens qui se sont enrôlés dans d’autres groupes islamistes en Afrique du Nord, comme notamment al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le fils du colonel Kadhafi les a appelés à déposer les armes et à revenir au pays. « Ils peuvent nous contacter et rentrer chez eux avec la garantie » de ne pas être arrêtés, a-t-il promis.

Toujours selon Seif al-Islam, la libération des militants du GICL a été rendue possible après la « révision de leur notion du jihad (ndlr: la guerre sainte) » en 2009. Ce groupe avait été créé au tout début des années 1990 par des islamistes libyens pour combattre en Afghanistan.

De retour en Libye, ces derniers ont pris la voie de la lutte armée pour tenter de renverser le régime du colonel Kadhafi et d’instaurer un Etat islamique. En 2007 encore, cette volonté avait été réaffirmée, en même temps que l’allégeance du GICL à al-Qaïda. Mais depuis, l’organisation terroriste a perdu son chef, Abou Laith al-Libi, Ce lieutenant de ben Laden a en effet tué en février 2008 par un missile américain alors qu’il se trouvait dans une zone tribale pakistanaise.

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