Yémen : Fin de la guerre contre les rebelles du nord

Un problème en moins à régler pour le Yémen. En effet, le président yéménite, Ali Abdullah Saleh, a indiqué, au cours d’un entretien diffusé le 19 mars par Al-Arabiya, la fin des combats contre la rébellion chiite houthiste, qui s’étaient intensifiés depuis août 2009 avant la signature d’un cessez-le-feu en février dernier.

« Nous pouvons dire que la guerre est finie, et non pas interrompue ou qu’il s’agit d’une trêve » a ainsi déclaré le président Saleh.

Ce conflit, commencé en 2004 avec des phases d’accalmie, a notamment impliqué l’armée saoudienne en novembre dernier, après une incursion des rebelles chiites en Arabie Saoudite. Plus tard, Riyad reconnaîtra la mort de 113 de ses soldats lors des hostilités. Enfin, le 12 février, les rebelles chiites ont fini par accepter les six conditions de l’accord de cessez-le-feu proposé par les autorités yéménite, mettant ainsi un terme aux combats, qui ont fait des milliers de victimes et déplacé 250.000 personnes.

Alors qu’au début de la semaine passé, Sanaa estimait que la rébellion ne respectait pas ses engagements, le président Saleh a jugé que les insurgés avaient au contraire donné des « indications positives qui prouvent la bonne intention de ne pas commencer une nouvelle guerre ». Il est vrai qu’entre-temps, c’est à dire le 16 mars, le mouvement houthiste a libéré 178 prisonniers civils et militaires.

Devenu un refuge pour les militants d’al-Qaïda, le Yémen est pressé par la communauté internationale de se concentrer sur la lutte contre le mouvement terroriste. Ce qui était alors compliqué avec la rébellion houthiste au nord, d’autant plus que les moyens des forces armées yéménites sont limités.

Cela étant, le pays n’en a pas encore fini avec ses problèmes internes. Si le président Saleh a estimé que le temps était venu de mettre un terme aux hostilités avec les chiites, il reste toutefois intransigeant avec les séparatistes du sud.

Ces derniers, nostalgiques de la République démocratique populaire du Yémen du Sud d’avant 1990, n’ont pas accepté la réunification du pays. D’où des revendications sécessionistes, qui s’étaient déjà exprimées en 1994. Cela tient à une raison fort simple : les installations pétrolières sont situées dans le sud du pays et selon les séparatistes, les nordistes en auraient largement profité à leurs dépens.

« Le dialogue se fera seulement avec les éléments favorables à l’unité (dans le sud) qui ont des requêtes légitimes. Mais nous n’avons pas de discussions avec les éléments séparatistes » a prévenu le président Saleh. Pourtant, ce dernier avait proposé des pourpalers avec les insurgés sudistes au début de ce mois, afin de mettre fin à une escalade de la violence dans la région.

A lire : Conflit(s) au Yémen (Zone Militaire du 27.11.2009)

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