La dernière péripétie de la carte militaire

« Les armées n’ont pas vocation à faire de l’aménagement du territoire ». Tel est l’argument utilisé jusqu’ici pour justifier la réforme de la carte militaire et son cortège de fermetures de casernes et autres bases aériennes.

Seulement, ce n’est pas si simple. Le fait d’envoyer à Luxeuil les escadrons de chasse basés à Dijon, qui recevra les unités venues de Metz, qui elle même accueillera le 3e Hussards en provenance d’Allemagne, en est un exemple. Et déplacer le Centre d’admnistration ministériel des indemnités de déplacement de Brest à Lille en est un autre.

Officiellement, le CAMID a été créé dans la capitale finistérienne le 1er janvier dernier. D’ores et déjà, il emploie plus d’une centaine de personnes, pour la plupart arrivées depuis peu en Bretagne.

Selon le plan de marche, cette structure interarmées, qui gère les frais de mission et de démémnagement pour le ministère de la Défense, comptera 333 personnes, dont 80% de civils, en 2012. Et l’an prochain, il est prévu que cet organisme soit installé dans un ancien bâtiment de DCNS situé dans la base navale de Brest.

Jusque-là, il n’y aurait rien à redire, d’autant plus que le centre breton, qui s’occupait auparavant de la gestion des frais de mission de la Marine nationale, est performant par rapport aux autres structures analogues. D’où la raison de son renforcement en Bretagne.

Seulement voilà, dans le même temps, à Lille, la fermeture prévue en 2013 du Centre territorial d’administration et de comptabilité, situé à la caserne Vandamme, pose problème : au 1er juillet prochain, 115 postes civils seront supprimés sans qu’il y ait de solutions de reclassement en vue. Et cela, bien évidemment, n’est pas fait pour calmer les esprits nordistes, une note datée du 5 mars dernier émise par le cabinet du ministre de la Défense parlant même de « mécontentement ».

D’où l’idée de maintenir le centre de Lille et de fermer celui de Brest, qui monte en puissance. Pour le coup, ce sont les bretons qui, désormais, sont mécontents. Et les élus du Finistère, de tous bords, se mobilisent, tels François Cuillandre, le maire de Brest et le député socialiste Patricia Adam ou encore Marguerite Lamour, qui siège au Palais-Bourbon sur les bancs de l’UMP.

« Je ne puis imaginer que ce projet (ndlr: celui de transférer le centre de Brest à Lille) voit le jour compte tenu des engagements que vous aviez pris à mon égard » a-t-elle ainsi écrit à Hervé Morin, le ministre de la Défense.

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