La course aux armements des pays pauvres dénoncée
Selon le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix (Sipri), basé à Stockholm, les transferts d’armement ont progressé de 22% sur les cinq dernières années par rapport à la période 2000-2004.
Ainsi, l’Asie est le continent qui se distingue plus particulièrement en la matière, avec 41% des importations d’armes, suivie par l’Europe (24%), le Moyen-Orient (17%), l’Amérique (11%) et l’Afrique (7%). Parmi les pays exportateurs, on trouve, sans surprise, les Etats-Unis à la première place, avec près d’un tiers des ventes mondiales, puis la Russie, l’Allemagne et enfin, la France.
Toujours selon le Sipri, « les avions de combat ont représenté 27% du volume total de transferts d’armes ». Ces ventes correpondent à respectivement à 40% et à 39% des exportations d’armes conventionnelles russes et américaines.
« Les commandes et les livraisons de ces armes potentiellement déstabilisantes ont conduit à une course aux armements dans des régions où règne la tension : Proche-Orient, Afrique du Nord, Amérique du Sud, Asie du Sud et Asi du sud-est » fait remarquer le Sipri.
Et le responsable du rapport, Paul Holtom, d’expliquer : « les Etats riches en ressources naturelles ont acheté des quantités considérables d’avions de combat à prix élevé. Les pays voisins ont réagi à ces acquisitions en passant commande à leur tour. »
Toutefois, Paul Holtom s’interroge « sur le bien fondé d’une telle allocation de ces sommes dans des régions à hauts niveaux de pauvreté ». En effet, le Sipri a constaté une hausse supérieure à 150% des importations d’armes pour l’Amérique du Sud. Et cette progression n’est rien comparé aux 722% des achats d’armes de la Malaisie.
Avec une augmentation de 146% de ses importations d’armes par rapport à la période 2000-2004, Singapour est le premier pays de l’ASEAN à figurer dans la listes des 10 plus importants acheteurs mondiaux d’armements depuis la fin de la guerre du Vietnam. « La vague actuelle d’acquisition d’armes en Asie du sud-est pourrait déstabiliser la région, remettant en cause des décennies de paix » estime un expert du Sipri.