Le secrétaire général de l’Otan veut une défense antimissile et prône la dissuasion nucléaire
Alors que cinq pays membres de l’Otan ont l’intention de demander le retrait des têtes nucléaires américaines du territoire européen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a défendu le rôle dissuasif de ces armes.
« Je partage la grande vision d’un monde libéré des armes nucléaires mais, aussi longtemps que nous posséderons les armes nucléaires sur la terre et aussi longtemps que nous saurons qu’il y a des pays et des acteurs non étatiques qui aspirent à acquérir des capacités nucléaires, je pense que nous devrons intégrer le potentien nucléaire dans notre politique de dissuasion » a-t-il déclaré ce 12 mars, lors d’une conférence de presse. « Le potentiel nucléraire resterait à l’avenir une part importante d’une dissuasion crédible » a-t-il estimé.
Autre pillier de la dissuasion de l’Otan : une défense antimissile « efficace ». « Dans les années à venir, nous allons probablement faire face à un nombre beaucoup plus important de pays et peut-être même à quelques acteurs non étatiques armés de missiles de longue portée et de capacités nucléaires » a ainsi expliqué le secrétaire général de l’Alliance atlantique lors d’un discours prononcé à Varsovie.
« La dissuasion fonctionne contre des acteurs rationnels mais tous les acteurs auxquels nous aurons affaire à l’avenir ne seront pas rationnels » a-t-il poursuivi. D’où la nécessité, selon lui, d’une défense antimissile qui doit aller « de pair » avec la dissuasion.
Le système antimissile que défend Anders Fogh Rasmussen n’est autre que le bouclier américain, dont les éléments sont installés aux Etats-Unis, au Groenland, au Royaume-Uni et vraisemblablement, dans un proche avenir, en Roumanie et en Bulgarie.
Les implantations de missiles intercepteurs en Europe du Sud visent à protéger les pays de l’Otan d’une éventuelle menace iranienne. Ce que conteste la Russie, qui a exprimé de « sérieux doutes » à ce sujet, en février dernier, par la voie du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères.