L’Otan veut plus d’instructeurs pour l’Afghanistan

Pour le commandant en chef de l’Otan en Europe (SACEUR), l’amiral américain James Stavidris, le compte n’y est pas. Selon lui, en effet, il faudrait que les pays de l’Alliance envoient 1.278 instructeurs en Afghanistan pour former les forces de sécurité locales et seulement 541 ont pu être trouvés.

« Il est tout à fait juste de dire que l’Otan n’a pas tenu sa promesse de fournir des instructeurs » a-t-il ainsi déclaré au cours d’un audition devant le Sénat américain, le 9 mars. « Nous continuons à travailler sans relâche jusqu’à ce que nous remplissions notre engagemement » a-t-il poursuivi.

Or, la formation des militaires et policiers afghans est un élement essentiel de la nouvelle stratégie afghane que de l’Otan entend désormais mettre en oeuvre. Il s’agit en effet de permettre au gouvernement de Kaboul de prendre en main sa sécurité, ce qui autoriserait ensuite un retrait progressif des troupes des forces de la coalition d’Afghanistan.

« Il me paraît presque incroyable que les alliés de l’Otan n’arrivent pas à remplir cet engagement qui ne consiste pas à envoyer des gens à des postes dangereux » s’est insurgé le sénateur Carl Levin, le président de la commission des Forces armées qui, ne semble pas au fait de la réalité des opérations en Afghanistan.

En effet, les instructeurs détachés auprès des forces afghanes dans le cadre du dispositif OMLT (Operational Mentoring Liaison Team) sont tout aussi exposés au danger que les autres soldats déployés en Afghanistan pour des missions de guerre. La France, qui enverra 80 formateurs environ en plus des 400 déjà eployés à cette tâches (sans oublier les 150 gendarmes), a perdu trois hommes, cette année, qui, justement étaient affectés au sein d’un bataillon afghan.

Sans oublier que des éléments du 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus participent à l’opération Mushtarak, dans les districts de Marjah et de Nad Ali, dans la province du Helmand, alors que le contingent français est principalement déployé en Surobi et en Kapisa.

Cela étant, le manque d’instructeurs est un véritable problème étant donné que nombre de recrues de l’armée afghane augmente et qu’il s’avère donc compliqué de leur délivrer une formation militaire et un entraînement de base.

Par ailleurs, les Etats-Unis avaient demandé à leurs partenaires de l’Otan d’envoyer 10.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, après avoir montré l’exemple en renforçant leur contingent de 40.000 hommes d’ici à la fin de l’été 2010. Et visiblement, les alliés ont répondu présent sur ce point. « Nous sommes à 9.500 soldats » a indiqué l’amiral Stavidris, qui a estimé être en bonne voie d’atteindre l’objectif fixé.

Sauf que pour le sénateur républicain de l’Arizona John McCain, le candidat malheureux à la Maison Blanche en 2008, a douché l’optimisme affiché par le SACEUR. En effet, selon lui, il vaudrait mieux parler de 7.500 soldats de plus, en tenant compte du retrait annoncé des 2.000 militaires néerlandais, prévu en 2010. Et « c’est sans compter d’autres alliés dont les engagements n’ont en rien été détaillés » a-t-il ajouté.

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