Après Marjah, objectif Kandahar

Bastion taleb et centre important de production de l’opium, le district de Marjah, situé dans la province afghane du Helmand, est désormais sous le contrôle des forces afghanes et de l’Otan. C’était l’objectif premier de l’opération Mushtarak, qui a mobilisé près de 15.000 soldats alliés.

« L’une des conclusions fondamentales tirées des observations des commandants sur le terrain est le niveau d’éparpillement et de confusion qui règne chez les taliban » a déclaré, le 26 février, le général britannique Gordon Messenger.

« La réaction des taliban reste décousue. Il y a de plus en plus d’éléments montrant qu’ils sont sous pression et qu’ils quittent la région » a-t-il continué, avant d’ajouter que les insurgés sont « désorientés et peinent à opposer une réaction cohérente ».

« En gros, on peut dire que Marjah a été nettoyée » a indiqué, le lendemain, le capitaine Johsua Winfrey, commandant de la compagnie Lima, 3e Bataillon du 6e Régiment de Marines, dont les propos ont été relévés par l’Associated Press.

Mais cela ne signifie pas que la zone est devenue totalement sûre. En fait, le plus difficile reste maintenant à faire. « Pour le moment, nous ne considérons pas que c’est complétement sécurisé », a estimé le capitaine Abe Sipes, un porte-paroles des Marines. Après la conquête, il s’agit de réussir la phase de stabilisation de la zone. Or, cela s’annonce compliqué au vu du nombre considérable d’engins explosifs improvisés laissés par les taliban, et la présence de nombre d’entre eux parmi la population civile.

Le succès ou non de l’opération Mushtarak est entre les mains de cette dernière. Ou plus précisément des forces de sécurité afghanes, qui devront faire leurs preuves. « Si les gens pensent que leur sécurité est assurée sur une base pérenne et qu’ils sont capables d’avoir ce dont ils ont besoin en s’adressant au gouvernement, il y aura alors assez peu d’endroits où les taliban pourront prendre racine » a déclaré le général Messenger.

Cette phase de stabilisation devrait durer sans doute plusieurs mois. Cependant, une autre opération est en cours de planification. En effet, selon un haut responsable de l’administration américaine, la province de Kandahar, l’ancien fief du mollah Omar, le chef historique du mouvement taleb afghan, serait la prochaine cible des troupes afghanes et de l’Otan. Le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), le général américian Stanley McChrystal, avait d’ailleurs évoqué cette éventualité la semaine passée.

Commandant de la force opérationnelle canadienne en Afghanistan, le brigadier-général Dan Ménard a donné plus d’éléments sur les préparatifs en cours. « Les opérations qui seront menées dans la province de Kandahar seront différentes de ce qu’on voit dans la province du Helmand. Bien entendu, il y aura des combats, mais ils devraient avoir lieu dans les campagnes, à l’extérieur des villes et des grands villages, ce qui est essentiel dans une guerre de contre-insurrection » a-t-il déclaré, le 26 février. Ce qui permettrait ainsi d’éviter les pertes civiles et d’isoler les insurgés

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