Nouvelle étape pour le programme Scorpion

« Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation » ou, pour faire plus court « Scorpion ». Pour faire simple, il s’agit du plus important programme d’armement terreste depuis le char Leclerc que le ministre de la Défense, Hervé Morin, vient officiellement de lancer à l’occasion d’un Comité ministériel d’investissement (CMI), ce 22 février.

Il est toujours difficile de résumer un concept. Aussi, l’on peut retenir que le programme Scorpion a pour objectif de renouveler et de moderniser les matériels des troupes de contact de l’armée de Terre – soit les 8 brigades interarmes – afin de pouvoir répondre aussi bien aux menaces classiques que celles que l’on pourrait qualifier d’irrégulières. Ainsi, Scorpion doit permettre à ces unités d’acquérir et de maintenir la supériorité face à l’adversaire, soit par la force, soit par la dissuasion.

Par exemple, un des aspects du programme Scorpion est de créer une sorte de « bulle numérique » pour que les fantassins, les artilleurs, les blindés, les hélicoptères et les drones puissent communiquer à tout moment entre eux. Il s’agit, en fait, de mettre en réseau tous les sytèmes d’informations et de combat.

C’est d’ailleurs tout le sens de la « Numérisation de l’espace de bataille » (NEB) ou encore de l’expérimentation Phoenix, à Mourmelon, en octobre 2007, dont l’objet a été de mettre en réseau des capteurs d’images (jumelles thermiques, robot MiniROC, drone) afin de renseigner en temps réel un chef de section en reconnaissance dans une zone urbaine.

Le programme Scorpion doit obéir à trois impératifs, c’est à dire offrir à la fois une protection maximale (détection de la menace, protection active qui consiste à détruire un projectile avant qu’il ne touche un véhicule, nouveaux types de blindages, ainsi que des équipements individuels plus performants), une souplesse d’action (mobilité tactique) et enfin intégrer la notion de « justes effets » ou de « force maîtrisée », qui consiste à adapter l’usage de la force en fonction du contexte.

En fait, seule la décision de passer au « stade d’élaboration » du programme Scorpion, dont les premières études remontent à 2004, a été prise. Le lancement définitif devrait avoir lieu en 2012, avec l’attribution d’un premier contrat entrant dans le cadre de ce projet qui désignera l’industriel qui en sera l’architecte. Plusieurs groupes sont bien évidemment intéressés : EADS est donc sur les rangs, de même que Thales, Nexter et Sagem, tous les trois réunit pour l’occasion.

L’obtention de ce premier contrat est stratégique étant donné que l’industriel qui aura à l’assumer pourra influencer les choix ultérieurs qui seront fait en matière de matériels et de systèmes d’armes. Car le programme Scorpion, dont le montant global devrait s’élever à 5 milliards d’euros, prévoit notamment le remplacement des VAB, ERC90 et autres AMX10 RC, ainsi que l’évolution des chars Leclerc et des VBL.

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