L’Iran n’aura pas ses systèmes antimissiles S-300

Suivre simultanément une centaine de cibles potentielles (missile balistique, avion, etc..) et d’en détruire une douzaine à une vingtaine de kilomètres d’altitude. Telles sont les capacités du système surface-air S-300 russe, conçu par la société Almaz Scientific Industrial Corporation. Pour protéger ses installations nucléaires, Téhéran a commandé quelques exemplaires à Moscou en 2007.

Seulement, il semblerait que l’Iran devra s’en passer. Du moins pour le moment. En effet, le directeur adjoint du service russe pour la coopération militaro-technique, Alexandre Fomine, a indiqué à l’agence Interfax que le retard des livraison des systèmes S-300 aux Iraniens sont dûs à des « problèmes techniques » et que le contrat sera honoré « dès qu’ils seront résolus ».

Cette déclaration vient au lendemain de la visite à Moscou du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Et l’on sait qu’Israël, à qui il est prêté l’intention de bombarder les sites nucléaires iraniens, cherche à éviter la livraison de S300 à l’Iran. Mais pour le secrétaire adjoint du Conseil russe de sécurité, Vladimir Nazarov, Téhéran n’a qu’à s’armer de patience. « Il y a un contrat signé, que nous devons remplir, mais les livraisons n’ont pas encore commencé. Cette transaction ne fait l’objet d’aucune sanction internationale, étant donné qu’il ne s’agit de livraisons d’armes strictement défensives », a-t-il déclaré.

Toujours est-il que cela ne changera pas l’opinion du Kremlin à ce sujet, tant il semble clair que Moscou n’a pas l’intention de livrer ces systèmes à Téhéran. « J’ai personnellement donné l’ordre de ne pas procéder à la livraison des S-300 » avait déclaré Dmitri Medvedev, le président russe, à l’occasion d’une visite gouvernementale française à Moscou, en octobre dernier. Il se dit d’ailleurs qu’Israël avait posé cette condition lors de négociations avec la Russie portant sur l’achat de drones.

Cela étant, le 8 février dernier, le général iranien Heshmatollah Kassiri avait relativisé l’attitude, pour des « raisons inacceptables », de la Russie, laquelle a d’ailleurs rejoint les Occidentaux sur le programme nucléaire que mène actuellement l’Iran. « Dans un avenir très proche, nos experts vont produire un système antimissile qui sera de la même capacité que le système S-300, voire encore plus puissant » avait-t-il affirmé.

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