L’Iran choisit la fuite en avant

« Si la communauté internationale fait front commun pour faire pression sur le gouvernement iranien, je crois que les sanctions et la pression peuvent encore marcher » a déclaré, le 7 février, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, en évoquant le programme nucléaire de Téhéran, lors d’une conférence de presse donnée en compagnie d’Ignazio La Russa, son collègue italien.

Sauf que les pressions internationales et la politique de la main tendue du président Obama n’ont, pour le moment, donné aucun effet tangible. D’autant plus que si la Russie s’est rangée, pour le moment, du côté des Occidentaux sur ce dossier, c’est loin d’être le cas pour la Chine, qui, membre permanent du Conseil de sécurité – et par conséquent, en mesure de mettre son veto sur un éventuel projet de sanction – soutient le régime de Téhéran.

Aussi, l’Iran joue la carte de la confrontation et de la provocation. Le 7 février encore, le guide de la République islamique s’en est une nouvelle fois pris à Israël, en affirmant, devant Abdallah Challah, le chef du groupe radical palestinien « Djihad islamique », que sa destruction était « imminente ». Ces propos viennent quelques jours après d’autres déclarations du même responsable iranien selon lesquelles l’Etat hébreu était « voué à la destruction ».

Et, le même jour, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a donné son feu vert pour la production d’uranium hautement enrichi ce qui, selon le Foreign Office (ndlr: la diplomatie britannique) « violerait de manière délibérée cinq résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Alors que des négiociations sont en cours pour que justement, l’uranium iranien soit traité à l’étranger, cette décision peut être interprétée de deux manière : soit Téhéran cherche à faire pression sur la communauté internationale, soit les gesticulations diplomatique, soufflant tantôt le chaud et le froid, n’ont jusqu’à présent visé qu’à faire gagner du temps quant à de nouvelles sanctions.

Toujours est-il qu’au-delà du dossier nucléaire, l’Iran cherche toujours à améliorer ses capacités dans le domaine balistique, et plus généralement dans celui des missiles. En effet, le 3 février, Téhéran a annoncé le lancement réussi de sa troisème fusée spatiale Kavoshgar-3 porteuse d’une « capsule expérimentale », laquelle contenait des animaux, dont « des rats, des tortues et des vers ». C’est la troisième fois que l’Iran procède au tir d’un lanceur de ce type, après celui d’une autre Kavoshgar, en novembre dernier, et d’une fusée Safir-2, qui avait mis sur orbite un satellite Omid, l’an passé, à pareille époque, pour les 30 ans de la république islamique.

Cette annonce, comme les précédentes, a suscité l’inquiétude parmi les chancelleries occidentales étant donné que les progrès réalisés en matière de lanceurs peuvent servir pour le développement de missiles balistiques.

Enfin, dans le domaine de l’armement conventionnel, le ministre iranien de la Défense a annoncé l’inauguration de deux nouveaux sites de production de missiles. Le premier doit produire des engins sol-air batipsés Qaem (ascension) tandis que le second doit fabriquer des missiles antichar « toufan » (tempête). Cette annonce vient après celle faite par le colonel Naser Arah-Begi, le 3 février dernier, selon laquelle, Téhéran aurait mis au point un nouveau missile sol-air.

« Nos ennemis ne doivent pas s’imaginer que leurs hélicoptères Apache seraient aussi efficaces en cas d’agression contre l’Iran qu’ils le sont en Irak et en Afghanistan » a ainsi déclaré ce responsable des gardiens de la Révolution à l’agence officielle Fars. « Nous serions certainement en mesure de mettre fin au pouvoir de ces Apaches avec nos moyens » a-t-il ajouté, sans pour autant s’étendre davantage sur les performances de ce nouvel engin.

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