La surprise du C130J Hercules

Ceux qui contestent le programme de l’avion de transport européen A400M mettent volontiers en avant la solution qui consisterait à se procurer des C130J Hercules auprès du constructeur américain Lockheed-Martin. Cette option fait par ailleurs partie des probabilités : il n’est pas certain, encore, que l’on puisse sauver le programme européen, étant donné que les négociations portant sur le financement de ses surcoûts n’ont pas encore abouti à ce jour.

Cela étant, si l’idée d’acheter des C130J peut être séduisante à plus d’un titre, la mésaventure du Canada est à méditer. En effet, Ottawa a commandé 17 appareils auprès de Lockheed-Martin en 2008, pour un montant de 1,4 milliard de dollars canadiens (1 euros = 1,49 dollar canadien). Les premiers exemplaires devraient être normalement livrés en juin prochain aux Forces aériennes canadiennes et remplaceront les Hercules d’ancienne génération arrivés à bout de souffle.

Mais le contrat d’achat est une chose. Celui portant sur leur entretien en est une autre. Ce dernier devait initialement coûter 1,7 milliard de dollars sur 20 ans au contribuable canadien. Seulement voilà, la facture risque fort d’être nettement plus élevée, car selon le quotidien Le Devoir du 21 janvier, il est désormais question de la somme de 2,5 milliards, soit une hausse de 800 millions par rapport à ce qui était prévu. Et cela, après deux ans d’âpres négociations avec Lockheed-Martin, qui a concédé la possibilité à Ottawa de négocier à nouveau un autre contrat d’entretien en 2016.

D’ici là, le Canada, qui devra néanmoins débourser 723 millions de dollars CAN, compte revoir le contrat de maintenance de ses C130J tous les cinq ans. Au final, la note sera probablement encore plus salée que les 2,5 milliards calculés sur 20 ans, étant donné que le vieillissement des appareils impliquera nécessairement des frais d’entretien plus élevés.

Erreur d’appréciation du gouvernement canadien? Efficacité des négociateurs de Lockheed-Martin? Toujours est-il que le Canada devra débourser, au minimum, 3,9 milliards de dollars CAN (2,62 milliards d’euros) pour 17 appareils et leur maintenance. Ce qui peut donner un ordre d’idée dans le cas où le C130J serait une alternative à l’A400M.

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