Bagdad de nouveau frappé par une vague d’attentats suicides

Les insurgés irakiens ne désarment pas. Bien qu’affaiblis, ils gardent cependant les capacités de réaliser des actions de grande ampleur, comme cela a été une nouvelle fois le cas à Bagdad, le 25 janvier.

En effet, après les attentats suicides qui ont visé les institutions irakiennes en août (160 tués), en octobre (153 morts) et le 8 décembre dernier, tous revendiqués par la branche d’al-Qaïda en Irak, des attaques menées avec le même mode opératoire que les précédentes ont endeuillés Bagdad, quelques heures après l’annonce de l’exécution d’Ali le chimique, le responsable de la mort de 5.000 Kurdes sous le régime de Saddam Hussein.

Cette fois, les kamikazes ont spécialement visé les hôtels Palestine, Babel et Hamra, qui accueillent habituellement une clientèle étrangère. Lors de l’attaque du dernier établissement, situé dans le quartier de Jadriya, dans le sud de la capitale irakienne, les terroristes ont ouvert le feu sur le personnel de la sécurité pour faire diversion et permettre ainsi au conducteur d’un minibus piégé de s’approcher du bâtiment.

Au total, ces attaques coordonnées – elle se sont produites à quelques minutes d’intervalle – ont fait 36 morts et au moins 71 blessés selon un dernier bilan. Pour les autorités irakiennes, il ne fait guère de doute que cette action est l’oeuvre de militants d’al-Qaïda liés à d’anciens fidèles du parti Baas de Saddam Hussein. Mais lors des attentats commis en décembre 2009, la Syrie et l’Arabie Saoudite avait également été accusées de fournir une aide logistique aux terroristes.
« Si vous voulez remplir (d’explosifs) une petite voiture, il vous en fait 850 kg et cela coûte 100.000 dollars » avait fait valoir, à l’époque, le général Jihad al-Jabiri, le directeur de la police en charge du déminage et selon qui les explosifs qui avaient été utilisés venaient de « l’étranger ».

Cela étant, il est à craindre que d’autres attaques de ce genre soient menées au cours des prochaines semaines, c’est à dire jusqu’à l’organisation des prochaines élections législatives prévues le 7 mars. C’est en tout les cas ce qu’a estimé Hillary Clinton, qui dirige la diplomatie américaine. « Nous pensons malheureusement que les terroristes, notamment al-Qaïda, poursuivront leur effort en Irak afin de renverser la marche du peuple irakien vers la démocratie » a-t-elle déclaré.

Alors qu’un nouvel attentat suicide visant un laboratoire de la police scientifique dans le quartier de Karrada à Bagdad  a fait 17 morts, ce 26 janvier, le commandant des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, fait le même constant que Mme Clinton. « Nous avons réussi, depuis le temps, à amoindrir leur capacité à maintenir la rébellion sur le long terme donc ils sont passés à des attentats terroristes plus marquants en Irak pour s’en prendre à la légitimité du gouvernement » a-t-il affirmé.

Selon l’officier, ces attaques auraient également pour objet de saper la confiance des investisseurs étrangers. « Ils s’inquiètent que l’Irak soit sur le point de mettre en oeuvre 12 contrats pétroliers dans le pays, car, si c’est le cas, l’Irak exportera une incroyable quantité de pétrole dans cinq à dix ans » a-t-il poursuivi. Voilà une perspective qui risque, en effet, de ne pas enchanter quelques acteurs régionaux, également exportateurs d’or noir…

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