Les drones américains fournissent trop de renseignements
Après les observations acides du général Flynn, le chef du renseignement militaire de l’Otan en Afghanistan, appelant à réformer « un appareil de renseignement toujours incapable de trouver des réponses à des questions fondamentales sur l’environnement dans lequel nous évoluons et sur les gens que nous essayons de protéger et de convaincre », le New York Times rapporte que les informations obtenues via l’utilisation des drones sont beaucoup trop nombreuses pour être correctement traitées.
En effet, selon le quotidien américain, il faudrait 24 ans pour analyser toutes les images qui ont été filmées en 2009 lors des missions d’observation des drones américains déployés en Irak et en Afghanistan. C’est trois fois plus par rapport à 2007 et la tendance risque même de s’accentuer en 2010 puisque avec de nouveaux engins dotés de caméras multiples.
Normalement, ces prises de vues sont censées donner des informations sur les positions des groupes rebelles et permettre de détecter les engins explosifs placés au bord des routes. Pour cela, les images sont examinées en direct par les spécialistes de Langley ou d’autres centres de renseignement militaire. Mais cet important flux de données complique bien évidemment leur tâche et risque même de les faire passer à côté de l’information capitale.
Aussi, des solutions informatiques sont en train d’être développées pour trier le bon grain de l’ivraie et détecter ainsi les mouvements suspects. Seulement, cette automatisation n’est pas la panacée car comme le souligne le lieutenant-colonel Brendan M. Harris, un officier de renseignement de l’US Air Force, cité par le New York Times, il faut être entraîné et capable de faire la différence une femme avec un enfant sur le dos et unu homme armé. Et pour cela, rien ne vaut « l’oeil et le cerveau humain ».