La force de l’Union africaine rempile en Somalie

Le 7 janvier dernier, Mogadiscio a une nouvelle fois été le théâtre de duels d’artillerie qui ont fait 11 morts et 34 blessés. En effet, les rebelles islamistes ont tiré des obus de mortier sur le palais présidentiel, provoquant ainsi la riposte des forces gouvernementales qui ont, à leur tour, arrosé le quartier de Yaqchid, situé dans le nord de la capitale somalienne.

Aux prises avec une rébellion islamiste qui contrôle la majeure partie du pays, le gouvernement fédéral de transition somalien (TFG) compte sur la communauté internationale pour continuer à exister malgré tout. L’enjeu, notamment pour les Etats-Unis et l’Union européenne, est d’éviter que la Somalie ne devienne un sanctuaire pour les réseaux terroristes. C’est ainsi que les Américains arment les troupes loyalistes, dont les recrues sont formées par les Européens. Mais après l’échec de l’opération Restore Hope, au début des années 1990, il n’est pas question pour les Occidentaux de s’impliquer directement dans ce conflit.

Aussi, il revient à l’AMISOM, la force de paix de l’Union africaine déployée en Somalie, de protéger les institutions légales somaliennes, ce qui lui vaut d’être perçue, par les insurgés islamistes, comme étant une force d’occupation. Et lors d’une réunion de Conseil de paix et de sécurité de l’UA, les dirigeants africains ont décidé de prolonger sa mission pour six mois supplémentaires.

« Au cours de nos échanges, il y a eu un appui unanime pour le renouvellement du mandat de la force de paix africaine en Somalie et aussi des discussions sur les pistes de réflexion pour renforcer son mandat », a indiqué Ramatane Lamamra, le Commissaire paix et sécurité de l’UA, au cours d’une conférence de presse donnée le 8 janvier, l’objectif étant que, d’ici à octobre 2011, les conditions de sécurité soient requises afin de permettre la tenue d’élections en Somalie.

Seulement, l’UA a demandé, dans le même temps, davantage de moyens et de soutien pour l’AMISOM. Cette dernière, présente dans le pays depuis mars 2007, est forte de 5.268 soldats, venus de l’Ouganda et du Burundi. Et si 210 millions de dollars ont été débloqués entre juin 2009 et janvier 2010 par les Nations unies pour l’aider dans sa tâche, cela demeure insuffisant.

« Nous considérons que l’AMISOM agit en Somalie au nom de la communauté internationale, nous avons donc besoin de plus d’audace, notamment pour soutenir l’AMISOM, la renforcer et aider le TFG à restaurer son autorité sur tout le territoire somalien » a ajouté M. Lamamra.

Pour le moment, il est question de renforcer les effectifs de l’AMISOM. Ainsi, le Burundi devrait déployer en Somalie un quatrième bataillon. L’Ouganda devrait en faire de même, à partir de mars 2010, « avec l’appui du gouvernement des Etats-Unis » a précisé Jean Ping, le président de la commission de l’UA. Enfin, Djibouti devrait envoyer un contingent de 450 soldats.

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