L’Australie et le Japon appellent au désarmement nucléaire

Un rapport établi par une Commission sur la non-prolifération et le désarmement, mise en place l’an dernier par le Premier ministre australien, Kevin Rudd, et financée par Canberra et Tokyo, recommande de faire passer, d’ici à 2025, de 23.000 à 2.000 le nombre des armes nucléaires disponibles dans le monde.

Comme le hasard fait souvent bien les choses, la sortie de ce document, rédigé par un groupe de 15 membres sous la direction de Gareth Evans et de Yoriko Kawaguchi, deux anciens ministres, a coïncidé avec la visite, le 16 décembre, du chef du gouvernement australien à Tokyo où il a rencontré son homologue japonais, Yukio Hatoyama avant de s’envoler pour le sommet de Copenhague portant sur le changement climatique.

Pour Kevin Rudd, la recommandation de la Commission devrait servir de « cadre important de discussion et de débat sur la non-prolifération et le désarmement nucléaire pour 2010 qui sera cruciale ». Quant à Yukio Hatoyama, il a qualifié ce rapport de « guide qui va conduire le monde à la paix ».  On sait que les deux pays sont foncièrement hostiles à l’arme nucléaire. Et le Japon a de quoi l’être pour avoir vécu, en août 1945, les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki qui mirent un terme à la Seconde Guerre Mondiale.

Mais depuis cette année-là, aucune arme nucléaire n’a été utilisée et l’on peut même avancer que son existence aura permis d’éviter une confrontation directe entre les deux blocs de la guerre froide, grâce à « l’équilibre de la terreur ». Seulement, avec le problème de la prolifération, qui a multiplié le nombre de détenteurs de l’arme ultime (avec la Chine, le Pakistan, l’Inde etc…) et qui fait nourrir des ambitions dans ce domaine à l’Iran et à la Corée du Nord, la donne a changé. D’où la volonté américaine de se doter d’un bouclier anti-missile dans le cas où un fanatique aurait le projet de rayer Washington de la carte.

« Les armes nucléaires sont les plus inhumaines jamais conçues » a estimé Gareth Evans, l’ancien chef de la diplomatie australienne. « Maintenir le statu quoi n’est pas une option » a-t-il également affirmé, en évoquant la révision prochaine du Traité de non prolifération en mai prochain. Il a par ailleurs appelé les puissances nucléaires à changer leur attitude qui consiste à vouloir conserver leur arsenal tout en mettant en garde contre les risques de la prolifération. Cela tombe bien, c’est la position que le président américain, Barack Obama, a défendue à Prague, en avril dernier. Reste à voir si les autres pays du club nucléaire seront plus faciles à convaincre.

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