Nouveau revers pour le missile Boulava

Pendant que les négociations se poursuivent entre la Russie et les Etats-Unis pour arriver à un accord sur un texte visant à remplacer le traité de désarmement START arrivé à échéance le 5 décembre dernier, la marine russe a procédé à un nouvel essai du missile intercontinental Boulava, le 10 décembre dernier.

Cet engin dérivé du Topol-M sol-sol et appelé SS-NX-30 dans la nomenclature de l’Otan, normalement capable de porter 10 ogives nucléaires pour une portée de 8.000 kilométres, devrait équiper les huit sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 4e génération de la classe Borée (projet 955), prévus pour entrer en service au sein de la marine russe avant 2015.

Mais il s’avère que le futur fleuron des forces stratégiques russes est difficile à mettre au point. En effet, l’essai d’un missile Boulava, lancé par le Dmitri Donskoï en mer blanche (nord), s’est conclu sur un constat d’échec. « Les deux premiers étages de la fusée ont fonctionné normalement, mais une défaillance technique s’est produite dans la trajectoire (…), le moteur du troisième étage n’ayant pas fonctionné correctement » a indiqué un communiqué du ministère de la Défense russe.

Seulement, sur les douze essais du Boulava menés depuis 2005, huit ont échoué et cette piètre performance a déjà coûté son poste au responsable du programme, en juillet dernier.

Ces échecs répétés sont en fait révélateurs de la situation de l’industrie de l’armement russe, qui avait récémment fait l’objet de commentaires peu amènes de la part de Dmitri Medvedve, l’actuel locataire du Kremlin. En clair, il semblerait tout simplement que la Russie ne soit plus en mesure de concevoir des systèmes aussi compliqués que peuvent l’être des missiles intercontinentaux tirés depuis un sous-marin.

Cela étant, cette situation peut avoir des conséquences sur la crédibilité des forces stratégiques russes. D’autant plus que le budget alloué au développement du Boulava consomme la moitié des sommes consacrées aux achats par le ministère de la Défense, si l’on en croit les affirmations de la presse moscovite. Selon un analyste russe, Pavel Felgenhauer, l’échec de ce dernier essai pourrait faire perdre à la Russie « d’ici à 2030, sa position de puissance nucléaire mondiale si les problèmes ne sont pas résolus d’ici là ».

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