Coup de force des taliban pakistanais au Sud-Waziristan

Pressé par les Etats-Unis pour mener des actions contre le mouvement taleb afghan et les militants d’al-Qaïda qui, après la chute de Kaboul en 2001, ont trouvé refuge dans ses zones tribales d’où ils mènent l’insurrection en Afghanistan, le Pakistan subit toujours une vague d’attentats perpétrés par les djihadistes locaux du Tehreek-e-Taliban (TTP) d’Hakimullah Mehsud.

Ainsi, au cours des dernières 24 heures, quatre attaques ont fait près de 66 tués. A Multan, ce 8 décembre, ce sont des bâtiments de l’armée pakistanaise qui ont été visés par un attentat suicide. La veille, un kamikaze s’est fait exploser devant le tribunal de Peshawar, tuant 10 personnes. Mais l’attaque la plus meurtrière s’est produite à Lahore, où l’explosion presque simultanée de deux bombes a fait 49 morts et 150 blessés. Signe inquiétant : La capitale du Penjab avait été jusque-là épargnée par la vague de terrorisme qui s’est intensifiée depuis l’offensive menée depuis la mi-octobre par l’armée pakistanaise contre les bastions du TTP au Sud-Waziristan.

Justement, le Sud-Waziristan. Le mois dernier, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Athar Abbas, avait déclaré que les forces gouvernementales avaient « pris le contrôle complet des routes et des pistes » et qu’elles allaient « donner la chasse » aux taliban, « où qu’ils soient ». En fait, les djihadistes sont venus eux même à la rencontre des militaires, le 4 décembre…

En effet, une trentaine d’insurgés ont attaqué un poste de contrôle tenu par l’armée et situé dans la localité de Wana, au Sud-Waziristan. « Il y avait trente à quarante activistes, qui ont lancé l’assaut en tirant des roquettes RPG contre notre poste puis ont ouvert le feu avec des AK-47 (ndlr: Kalachnikov), tuant l’un des nôtres. Mais nous avons riposté et tué six activistes » a indiqué un responsable pakistanais, sous le couvert de l’anonymat.

En fait, il semblerait qu’une simple riposte n’ait pas été suffisante pour repousser les assaillants. Selon un membre des services de renseignement, les militaires pakistanais ont dû avoir recours à un appui-feu fourni par des hélicoptères pour se dégager.

Quoi qu’il en soit, cette action du TTP s’inscrit dans le droit fil de la promesse récemment faite par un de ses porte-paroles, Azam Tariq. « Nous n’avons pas été vaincus. Nous nous sommes volontairement retirés dans les montagnes pour piéger l’armée pakistanaise » avait-il déclaré à la presse. « Les troupes sont piégées ici et nous reprendrons la zone » avait-il averti.

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