La Russie soutient la nouvelle stratégie de l’Otan en Afghanistan

En matière d’insurrection afghane, la Russie sait de quoi elle parle. « Nous ne voulons pas envoyer nos soldats en Afghanistan » a récemment déclaré l’ambassadeur russe auprès de l’Otan, Dimitri Rogozine. « Nous y sommes allés et nous n’avons pas aimé » a-t-il ajouté, en faisant référence aux difficultés rencontrées par l’Armée rouge dans le pays, à l’époque soviétique.

Cependant, la Russie est disposée à aider les Américains et leurs alliés dans leurs efforts pour stabiliser l’Afghanistan. Evoquant la nouvelle stratégie que son homologue américain compte appliquer pour régler les problèmes de l’Afghanistan, le président russe, Dmitri Medvedev a déclaré, le 3 décembre, lors d’une conférence conjointe avec Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien, être « prêt à soutenir ces efforts compte tenu des possibilités de transit de la Russie ».

Le locataire du Kremlin n’a toutefois pas donné de plus amples détails. Mais il se pourrait, sans doute, que l’accord conclu en juillet dernier sur le transit aérien par la Russie au profit des forces américains déployées en Afghanistan soit revue en des termes encore plus avantageux. Actuellement, 4.500 vols américains sont autorisés à survoler le territoire russe, sans avoir à payer de taxes aériennes.

Par ailleurs, Dmitri Medvedev a également avancé l’éventualité d’une aide russe pour « former les policiers ou les militaires » afghans, considérant qu’eux seuls étaient en mesurer de garantir l’ordre dans leur pays. « Toute tentative de créer un Etat à l’aide de méthodes étrangères se solde par un échec » a-t-il déclaré. « C’était ainsi au XXe siècle et j’en suis sûr, ce sera ainsi maintenant ».

Cela étant, comparaison n’est pas raison car il y a quelques différences notables entre le contexte actuel et celui qui prévalait à l’époque de l’intervention soviétique en Afghanistan, lancée en 1979. Entre autres, l’Otan bénéficie d’un plus large soutien international que l’armée Rouge et son action est légitimée par la lutte anti-terroriste. Et puis il ne faut pas perdre de vue que les militaires soviétiques ont affronté des moudjahidines financés et équipés à la fois par les Américains, l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Aujourd’hui, les taliban ne peuvent compter que sur eux-mêmes… et sur la bienveillance d’Islamabad et de ses services de renseignement.

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