Des armes du Hezbollah peuvent atteindre les grandes villes d’Israël

Le 4 novembre dernier, une unité spéciale de la marine israélienne arraisonnait le Francop, un cargo battant pavillon d’Antigua, en raison de sérieux doutes sur le contenu de sa cargaison. Et le fait est, l’inspection du navire a permis de mettre la main sur « des centaines de tonnes d’armes » en provenance d’Iran, cachées derrière des sacs de ciment. Vraisemblablement, cet arsenal était destiné au Hezbollah.

Pour le Premier ministre israélien, cette affaire « apporte une nouvelle preuve (…) que l’Iran continue à founir des armes à des organisation terroristes qui veulent frapper les localités israéliennes et tuer des civils ». De son côté, Téhéran a démenti les accusations israéliennes. De même que Damas. « Le bateau de transportait pas d’armes de fabrication iranienne à destination de la Syrie et du Liban » mais des objets fabriqués en Syrie pour le consommateur iranien » a avancé Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères.

La saisie de ces armes peut être gênante aussi bien pour l’Iran que pour la Syrie, la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a mis un terme au conflit de 2006 entre le Hezbollah et Israël, interdit le commerce d’armes avec les milices libanaises.

Mais alors qu’Israël refuse d’entendre parler, au nom de la lutte contre le « terrorisme international » des accusations de « crimes de guerre » contenues dans le  rapport Goldstone sur l’opération « Plomb durci » de décembre dernier et qui visait à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas, le général Gaby Ashkenazi, le chef d’état-major de l’armée israélienne, a indiqué, le 10 novembre sur les ondes de la radio publique, que le Hezbollah est en possession de dizaines de milliers de roquettes dont certaines ont une portée suffisante – 300 km selon les estimations – pour frapper les grands centres urbains du pays.

Ainsi, Jérusalem et Tel-Aviv seraient donc théoriquement à portée de tir, de même que le réacteur nucléaire israélien situé à Dimona, dans le désert du Néguev, dans le sud du pays. Et il ne faut guère se faire d’illusions sur un désarmement prochain du Hezbollah. Le 11 novembre, son dirigeant, Hassan Nasrallah, a en effet appelé le nouveau gouvernement libanais à être patient sur le démantèlement de son arsenal « pour ne pas aller d’une crise à l’autre ».

Les propos du général Ashkenazi font écho à ceux qu’avait tenu, au début du mois, le général Amos Yadlin, le chef du renseignement militaire israélien. Selon ce dernier, le Hamas se serait procuré des roquettes iraniennes d’une portée de 60 km, théoriquement capables de toucher Tel-Aviv.

Si ces évaluations sont correctes, les différents systèmes d’interception de projectiles, tels que l’Iron Dome – dont la mise en service est prévue en 2010 -, le David Sling et l’Arrow prendra une place essentielle dans la défense israélienne.

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