Des élèves officiers allemands à Saint-Cyr

Alors que l’on s’apprête à commémorer le 91e anniversaire de l’armistice de la guerre 1914-1918, au cours de laquelle la France et l’Allemagne ont payé un lourd tribut humain, quatre élèves officiers allemands ont reçu, le 7 novembre, le grand uniforme traditionnel ainsi que le shako et le casoar des Saint-Cyriens, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence des chefs d’état-majors des armées de terre française et allemande.

Si l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan forme déjà de futurs officiers venus d’autres cieux, c’est la première fois, depuis sa création en 1802, qu’une promotion intègre en son sein des élèves allemands. Ces derniers suivront les mêmes cours que leurs camarades français et retourneront en Allemagne après l’obtention de leur master. Là, ils rejoindront une école d’application pour terminer leur formation initiale.

Mais avant de rejoindre l’ESM Saint Cyr, les quatres élèves allemands ont dû suivre le même cursus que leurs homologues français, c’est à dire de suivre deux années d’études en classe préparatoires. Leurs frais de scolarité sont entièrement pris en charge par la Bundeswehr, laquelle doit accueillir, également, cinq aspirants français, en vertu d’un accord bilatéral signé en 2006. L’on pourra regretter pour eux le fait qu’ils ne puissent pas vivre les traditions saint-cyriennes qui donnent à l’Ecole spéciale militaire tout son attrait et qui font qu’elle est unique au monde.

Après la création de la Brigade franco-allemande (BFA), qui a fêté son 20e anniversaire cette année et l’annonce, en février dernier, de la venue d’un bataillon allemand à Illkirch-Graffenstaden pour remplacer le 1er Régiment du Génie, cette initiative marque une nouvelle étape dans les relations militaires entre les deux pays autrefois ennemis.

« Je défends l’idée d’un Erasmus militaire, que des élèves italiens ou espagnols échangent avec nous des semestres de formation » a commenté le général Elrick Irastorza, le chef d’état-major de l’armée de Terre, dans les colonnes du quotidien Ouest France. « Supprimons ce sentiment que la Défense est quelque chose de régalien. Il faut se rendre à l’évidence : nous avons des responsabilités communes en Europe. Nous travaillons ensemble sur le terrain. Autant commencer jeune! » a-t-il encore estimé.

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