Le budget du Pentagone n’est toujours pas exempt de dépenses inutiles

Barack Obama l’avait promis : « Nous allons mettre fin aux contrats inutiles, surfacturés, qui n’ont pas fait l’objet d’un appel d’offres et qui alourdissent une addition payée par les Américains ». C’était le 4 mars dernier, lors d’une conférence de presse. « L’époque où l’on signait des chèques en blanc aux industriels de la défense est révolue » avait-il encore lancé.

Pourtant, la semaine passée, le président américain a signé un budget de 680 milliards de dollars alloué au Pentagone pour 2010. Et comme le fait malicieusement remarquer un éditorialiste du Washington Post, cette somme est en hause par rapport à l’an passé (654 milliards) alors même que le locataire de la Maison Blanche doit prochainement recevoir le prix Nobel de la Paix.

Concrètement, ce budget se divise en deux parties : l’une concerne les dépenses de fonctionnement du Pentagone (550 milliards) et l’autre sert à financer les engagements en Irak et en Afghanistan, à hauteur de 130 milliards de dollars.

Mais la promesse de Barack Obama n’a pas été intégralement tenue, le grand ménage dans les programmes inutiles de l’armée américaine n’ayant pas été totalement fait. La faute n’en incombe pas forcément aux militaires… Mais aux parlementaires qui, pour sauvegarder quelques emplois dans leurs circonscriptions, ont ajouté quelques lignes de crédits ou ont maintenu des achats d’équipements dont le Pentagone lui-même estime ne pas en avoir besoin.

Tel est le cas, par exemple, de l’acquisition de 10 avions de transport C-17. L’US Air Force n’en veut pas mais en revanche, l’usine de Boeing de Long Beach en Californie a besoin de les fabriquer pour sauver son activité (coût : 2,5 milliards). On peut également citer le vote de 560 millions de dollars pour le développement de nouveaux moteurs destinés à l’avion de combat F-35 alors même qu’ils n’ont pas été jugé indispensables ou encore une enveloppe de 1,7 milliard pour la construction d’un destroyer de la classe Arleigh Burke dont l’US Navy ne saura que faire étant donné qu’elle en dispose déjà d’une cinquantaine.

Et puis il y a aussi ce millier de petites dépenses, toutes aussi inutiles les unes que les autres sur le plan militaire que le Congrès a mis sur le compte du budget militaire des Etats-Unis. Leur total atteint 2,66 milliards de dollars… Mais il est vrai qu’au regard des 680 milliards accordés à l’armée américaine, on pourrait penser que ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer…

Cela dit, comme l’a souhaité le président américain (ainsi que son secrétaire à la Défense, Robert Gates), le programme des avions de chasse F22 Raptor a été abandonné.. avec l’aide de son ancien adversaire à l’élection présidentielle, le républicain John McCain. De même que le projet de développement d’un hélicoptère présidentiel, qui s’est révélé être un gouffre financier.

Mais quand même, Barack Obama a reconnu que cette loi de finance « n’est pas parfaite ». Bien sûr, « elle élimine certains gaspillages » a-t-il poursuivi. Aussi, le président Obama voit en elle un « premier pas » car, a-t-il justifié, « changer la culture à Washington prendra du temps et des efforts soutenus ».

Seulement, l’an prochain auront lieu les élections de mi-mandat pour renouveler une partie du Sénat et de la Chambre des représentants. Et là, on n’imagine mal les sortants changer leurs habitudes, au risque de perdre leur siège.

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