War game au Pentagone

Le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité et des troupes américaines en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, a remis en août dernier son évaluation stratégique de la situation afghane et des recommandations pour aider ce pays à lutter contre la prise du pouvoir par les taliban et d’éviter qu’il devienne à nouveau une base pour al-Qaïda.

Selon plusieurs sources, le général McChrystal demanderait entre 10.000 à 40.000 soldats supplémentaires pour pouvoir mettre en oeuvre la stratégie contre-insurrectionnelle qu’il préconise. En fait, l’officier a soumis trois options au président américain, qui doit trancher cette question dans les prochains jours.

Pour aider Barack Obama à prendre une décision, les responsables du Pentagone, dont le chef d’état-major interarmées, l’amiral Mike Mullen, se sont livrés à une simulation de conflit – ou wargame – au cours de ce mois d’octobre afin de tester deux alternatives sur les trois proposées par le commandant de l’ISAF. L’une d’entre-elle, demandant un renfort de 80.000 hommes n’a pas été prise en compte, étant donné qu’elle est impossible à mettre en oeuvre.

Ce « jeu » a pris en compte plusieurs paramètres comme par exemple le comportement qu’auraient les taliban ou encore les réactions du gouvernement pakistanais et des Etats membres de l’Otan.

Ainsi, selon le Washington Post, deux scénarios qui ont été étudiés portent sur l’envoi en Afghanistan de 44.000 et de 10.000 à 15.000 soldats supplementaires.

La première approche vise à mener des opérations de contre-insurrection de grande ampleur, notamment dans le sud et l’est du pays. Une partie de ces renforts, environ 5.000 hommes, serait affectée à la formation de l’armée afghane. Elle a dû certainement prendre en compte le départ programmé en 2011 de l’armée canadienne de la province du Helmand qu’il faudra bien remplacer.

La seconde a porté sur l’envoi de 10.000 à 15.000 soldats pour des missions plus modestes, au regard de la première option : appelée « contre-terrorisme plus », elle met l’accent sur des opérations ciblées, ainsi que, là encore, sur l’instruction des militaires afghans. En quelque sorte, cette option est le minimum que peut espérer le commandant de l’ISAF.

Pour autant, cette simulation n’a pas eu pour objet de déterminer lequel des deux scénarios est le meilleur mais de voir quelles conséquences ils pourraient avoir. En clair, il s’agit plus de donner le maximum d’informations pour aider le président Obama à faire son choix, en soulignant les points forts et les faiblesses des deux approches proposées par le général McChrystal. Désormais, le président américain a presque toutes les cartes en main pour prendre la bonne décision, qui sera reconnue comme telle en cas de succès.

Photo : Scène du jeu « EndWar » de Tom Clancy, édité par Ubisoft

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