Violation de l’embargo sur les armes en Côte d’Ivoire

On ignore toujours, à l’heure actuelle, si l’élection présidentielle ivoirienne aura bien lieu le 29 novembre prochain, comme cela avait été prévu, ou si elle sera une nouvelle fois reportée. Cette consultation est censée mettre un terme définitif à la grave crise politique qui a secoué le pays depuis une tentative de coup d’Etat manquée en 2002 et qui avait amené la France à y déployer la Force Licorne pour prévenir tout débordement.

En tout les cas, c’est ce que l’on espère à Paris. Car dans les coulisses, en plus de se préparer aux élections, on affûte aussi les armes dans les deux camps, c’est à dire l’ancienne rébellion et le parti actuellement au pouvoir, celui du président ivoiren Laurent Gbagbo.

En effet, selon un rapport de l’ONU publié le 27 octobre, il apparaît que « malgré l’embargo sur les armes (ndlr, décidé en 2005), les parties ivoiriennes dans le Nord et le Sud se réarment ou se rééquipent avec du matériel connexe » peut-on y lire. Ainsi, les infractions constatées par les experts internationaux concernent l’armée ivoirienne, qui refuse, entre autre que la garde républicaine soit inspectée, et les Forces nouvelles (l’ancienne rébellion) qui reçoit des équipements militaires et des armes de la part du Burkina Faso, pays à partir duquelle elles avaient lancé leur offensive en 2002.

« Si la situation politique du pays veniait à se détériorer, menaçant les intérêts économiques de certaines parties, le groupe (d’experts, ndlr) ne peut exclure la possibilité d’une escalade rapide de la violence armée, en particulier dans le nord », estime l’ONU. Dans la ligne de mire, on trouve les commandants des zones rebelles, situées dans le nord du pays. Ces derniers, devenus en quelque sorte des potentats locaux, tirent profit de la situation actuelle en contrôlant le commerce du carburant et en percevant des taxes illégales sur les exportations d’or, de diamant et de cacao. De quoi leur assurer un butin annuel de quelques dizaines de millions d’euros.

Par ailleurs, le gouvernement ivoirien est, dans le même temps, en train d’équiper les forces loyalistes de matériels anti-émeutes en raison d’un risque « de manifestations d’opposition violentes dans le sud du pays » note le document. Cela « pourrait l’amener à importer des armes dans un avenir proche » peut on aussi lire.

Actuellement, la France dispose de 900 militaires dans le pays, dans le cadre de l’opération Licorne.

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