Vers une reprise des violences en Casamance

Depuis 1982 et des troubles matés à Ziguinchor, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance réclame l’indépendance de cette région sénégalaise aux terres fertiles. Les affrontements entre les forces de sécurité et l’organisation alors dirigée par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor devinrent plus sérieux et sanglants en 1990.

Après plusieurs tentatives visant à rétablir la paix, un accord de cessez-le-feu est finalement signé en décembre 2004 par le ministre sénégalais de l’Intérieur, représentant le président Abdoulaye Wade, et le chef du MFDC.

Une période de calme relatif a alors suivi. Mais le décès de l’abbé Diamacoune Senghor, en janvier 2007, à Paris, a suscité une crise de succession au sein du mouvement indépendantiste. Mais des factions rivales n’avaient pas attendu la disparition du chef historique du MFDC pour s’affronter. Ainsi, en 2006, des combats firent une dizaine de morts dans la région.

Mais il semblerait toutefois que la rébellion indépendantiste soit sur le chemin de la reprise des hostilités contre le gouvernement sénégalais. Au début de ce mois, six soldats ont ainsi été tués en Casamance, à 3 km de la frontière avec la Guinée-Bissau, au cours d’une embuscade tendue par des « éléments armés supposés appartenir au MFDC ».

Quelques jours plus tard, un civil avait perdu dans l’attaque d’un convoi de véhicules. La gendarmerie sénégalaise en avait, là encore, attribué la responsabilité aux indépendantistes.

Enfin, dernier incident en date, celui qui a eu lieu le 27 octobre dans les environs du village de Bessire, situé à, situé à 45 km de Zinguinchor, le chef-lieu de la Casamance. Cette fois, aucune victime n’est à déplorer mais un détachement de l’armée sénégalaise déployé dans la zone pour empêcher une incursion rebelle a été accroché. Selon les militaires, les militants présumés du MFDC, contraints de se replier, auraient pillé quelques boutiques du village.

Cela étant, il sera toujours difficile d’établir la paix dans cette région qui a toujours refusé la domination d’autres puissances, comme celle des Portugais puis des Français. Ce conflit a de plus des racines éthniques. En effet, les casamançais appartiennent à l’éthnie des Diola (ou Joola) et sont animistes, contrairement au reste de la population sénégalaise, majoritairement de confession musulmane. Un autre cause des troubles vient aussi du fait de l’implantation dans la région de gens venus du nord du pays et qui ont la mainmise sur le petit commerce et les activités touristiques.

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