Avions ravitailleurs : EADS met la pression sur le Pentagone

Le dossier du remplacement des avions ravitailleurs KC-135 de l’US Air Force est prioritaire. Une première fois attribué à Boeing, le marché visant à acquérir 179 appareils pour 35 milliards de dollars avait été annulé en raison de la mise en évidence malversations.

En février 2008, la seconde manche avait été à l’avantage de l’association EADS/Northrop Grumman, avec le KC-45, dérivé de l’A330-MRTT. Seulement, un recours du concurrent Boeing déposé devant le Government Accountability Office (GAO, la Cour des comptes américaines, ndlr) avait eu pour conséquence de remettre la procédure à son point de départ.

Aussi, l’US Air Force n’a plus le temps d’attendre pour trouver un successeur aux KC-135, qui affichent plus de 50 ans d’âge au compteur. Et bien évidemment, l’annulation éventuelle du nouvel appel d’offres, qui a été lancé le 24 septembre dernier, serait pour le moins catastrophique. Et pourtant, cette hypothèse n’est pourtant pas à exclure. Ou du moins, un possible recours pourrait être déposé si jamais EADS et Northrop-Grumman s’estiment lésés.

En effet, en écho à son partenaire américain, le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, a accusé le Pentagone d’avoir donné un avantage conséquent à Boeing en lui communiquant le prix du KC-45.

« Bien sûr, c’est pratique pour Boeing d’avoir le prix de notre ravitailleur » a estimé Louis Gallois, lors d’une conférence donnée à Washington, le 20 octobre. « C’est une question de confiance » entre EADS et le Pentagone, a-t-il ajouté, tout en précisant que son groupe n’a pas d’informations concernant le prix de l’appareil proposé par Boeing.

Par ailleurs, Louis Gallois a annoncé la nomination de Sean O’Keefe, l’ancien administrateur de la Nasa, à la fonction de directeur général d’EADS pour l’Amérique du Nord. L’actuel titulaire de ce poste, Ralph Crosby, reste au sein du groupe afin de « superviser le rôle d’EADS dans la candidature du ravitailleur KC-45 de Northrop-Gruman à l’armée de l’Air américaine ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]