Les aviateurs israéliens ne sont plus les bienvenus en Turquie

Il était prévu que la phase internationale des manoeuvres aériennee baptisées « Aigle anatolien » soit organisée cette semaine en Turquie. Ces exercices ont lieu chaque année au-dessus de la plaine de Konya, dans le centre du pays. Seulement voilà, Ankara n’a pas souhaité la participation de l’aviation israélienne, pourtant initialement invitée. Du coup, par solidarité avec Israël, d’autres participants – Etats-Unis et autres membres de l’Otan – ont annulé leur participation.

Pour le gouvernement turc, il s’agit ainsi de « punir » les Israéliens pour l’opération Plomb durci, menée à Gaza au début de cette année et qui aurait fait, selon les sources palestiniennes, près de 1.400 tués. Mais il faut dire que les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis cette l’offensive contre le Hamas, Ankara ne se privant pas d’exprimer ouvertement ses critiques envers la politique israélienne à l’égard des territoires palestiniens.

Jusqu’à présent, les relations entre les deux pays ont toujours été bonnes, voire constructives. En effet, la Turquie a été le premier Etat musulman a reconnaître l’existence de l’Etat d’Israël en 1950. Après une période de flottement, dans les années 1960, les rapports israélo-turcs se sont approfondis après le coup d’Etat militaire de 1980 et la venue au pouvoir de Turgut Özal.

Ainsi, Israël et la Turquie coopérent dans plusieurs domaine. Par exemple, les deux pays ont signé un contrat en 2002 aux termes duquel Ankara s’enagage à fournir 50 millions de m3 d’eau douce annuellement à l’Etat hébreu pour un milliard d’euros. Mais c’est surtout en matière militaire qu’Israéliens et Turcs ont noué des partenariats. Selon un accord datant de 1996, l’armée israélienne a la possibilité d’utiliser l’espace aérien et maritime turc pour s’entraîner. Et cela, sans oublier les achats d’armements de la Turquie auprès des industriels de la défense israéliens.

A ce sujet d’ailleurs, la décision d’Ankara d’exclure les aviateurs israéliesn de l’exercice Aigle anatolien pourrait conduire l’Etat hébreu à revoir ses ventes d’armes à destination de la Turquie…

Mais en attendant, le gouvernement israélien peut être inquiet d’un changement de l’attitude turque. En effet, en cas de refroidissement durable, Israël se retrouverait davantage isolé au Proche Orient, les deux autres pays de la région à avoir établi des relations diplomatiques avec lui, à savoir l’Egypte et la Jordanie, n’étant pas des mieux disposés à son égard.

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