Al-Qaïda a des soucis d’argent

Selon David Cohen, le sous-secrétaire d’Etat ajoint au Trésor américain, le réseau terroriste al-Qaïda traverserait une mauvaise passe financière, grâce notamment aux actions menées afin de tarir ses sources de financement.

« Nous estimons qu’al-Qaïda est dans sa situation financière la plus faible depuis plusieurs années et, en conséquence, son influence est en train de diminuer » a ainsi déclaré David Cohen à l’occasion de la 21e conférence sur le blanchiment d’argent, organisée le 12 octobre par l’association américaine des banques et l’association des bareaux américains.

Selon lui, cet appauvrissement de l’organisation dirigée par Oussama ben Laden est « une bonne jauge du succès des stratégies coordonnées » des Etats-Unis et de leurs alliés en vue de mettre en échec les circuits de financements occultes des activités terroristes.

Mais dans le même temps, le secrétaire d’Etat adjoint au Trésor ne crie pas victoire. « Il y a de nombreux donateurs qui sont prêts à aider financièrement al-Qaïda » tempère-t-il. Ce qui va dans le sens des propos de Richard Holbrooke, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan. En effet, selon ce dernier, le réseau terroriste peut encore compter sur de généreux donateurs du golfe Persique.

Cependant, si al-Qaïda connaît quelques décenvenues financières, ce n’est pas le cas des taliban, qui n’hésitent pas à copier des méthodes dignes de la mafia pour faire amasser l’argent dont ils ont besoin. Le général McChrystal, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) et des troupes américaines en Afghanistan, avait signalé, dans son rapport, rendu au début du mois dernier, la multiplicité des canaux de financement de l’insurrection talibane.

Ce que David Cohen Confirme. « Aujourd’hui, en Afghanistan, les taliban financent des attaques contre les forces des Etats-Unis et de la coalition en ayant recours à une grande palette d’activités criminelle » a-t-il déclaré.

La plupart du temps, les taliban pratiquent l’extorsion de fonds, en échange de « leur protection » et aussi bien la filière de la production d’opium que les entreprises « qui cherchent à fonctionner (…) en toute légitimité » sont visées.

« Nous continuerons d’être offensifs et novateurs dans nos efforts pour combattre le financement du terrorisme » afin de mettre en échec les taliban et les « autres organisations qui continuent de faire peser une grave menace sur les intérêts américains dans le monde entier » a promis David Cohen.

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