Des fusiliers-marins déjouent une attaque contre deux thoniers français

En juillet dernier, Orthongel, l’organisation des producteurs de thon congelé de Concarneau (29) et la Marine nationale avaient passé un accord aux termes duquel des fusiliers marins, constitués en EPE (Equipe de protection embarquée), allaient être présents à bord des thoniers français durant leur campagne de pêche aux Seychelles moyennant une compensation financière visant à prendre en charge les surcoûts générés par une telle opération (surplus de solde pour les marins, frais logistiques). Il s’agissait alors d’assurer la protection des bateaux de pêche contre d’éventuelles attaques de pirates somaliens, surtout après le tir d’une roquette, l’année précédente, contre l’un d’entre eux.

Et pour la première fois depuis la mise en place de ce dispositif, les fusiliers marins ont été obligés de faire usage de leurs armes pour faire échec à une tentative d’attaque contre deux thoniers senneurs concarnois, le Drennec et le Glénan, de l’armement Cobrepêche-Chevannes Merceron Ballery.

En effet, vers 6 heures du matin, le 10 octobre les deux bateaux de pêche français, qui croisent à 350 km au nord des Seychelles, sont pris en chasse sur leur bâbord arrière par deux skiffs, armés par une dizaine de pirates. Ces derniers n’hésitent alors pas à tirer en direction des deux thoniers, sans toutefois les atteindre. Les fusiliers marins ont alors répondu en tirant à leur tour des « artifices éclairants », suivi par des « tirs d’intimidation ».

N’étant nullement dissuadés, les pirates sont revenus à la charge trois fois, contraignant ainsi les militaires français à ouvrir le feu sur leurs embarcations, ce qui a finalement mis un terme à cette attaque. La fusillade, qui n’a fait aucun blessé, aura duré une demi-heure.

Plus tard, dans la journée, un des skiffs ayant participé à la tentative d’abordage et le « bateau-mère » des pirates ont été capturés par Le Topaze, un bâtiment des garde-côtes seychellois, lors d’une patrouille à proximité de la zone de l’incident.

Quoi qu’il en soit, la présence d’EPE à bord des bateaux de pêche français a pu éviter de leur faire connaître le sort d’un de leurs homologues espagnols. Le 2 octobre dernier, le thonier géant Alakrana, avec un équipe de 36 marins, a été capturé par les pirates entre la Somalie et les Seychelles. A la différence de la France, l’Espagne a refusé d’assurer la protection de ses pêcheurs en mettant en avant des arguments juridiques.

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