Le point sur la vente d’un BPC de la classe Mistral à la Russie

Le 4 août dernier, on apprenait que la Russie était intéressée par l’acquisition d’un bateau de projection et de commandement (BPC) de la classe Mistral. Les premières discussions concernant un éventuel achat s’étaient déroulées à l’occasion du salon naval de Saint-Petersbourg, quelques semaines plus tôt.

Depuis, les négociations ont commencé. La question a été notamment abordée lors du dernier comité bilatéral franco-russe, qui s’est tenu à Moscou le 1er octobre. « Nous sommes décidés à acquérir un ou plusieurs navires militaires » a répété Anatoly Serdioukov, le ministre russe de la Défense.

Le besoin de disposer d’un bâtiment tel que le Mistral s’est fait ressentir lors du conflit russo-géorgien d’août 2008. En effet, selon l’état-major russe, les troupes auraient été plus vite déployées dans les zones de combat si elles avaient été débarquées de navires tels que les BPC français après un voyage par la mer Noire.

Seulement, l’industrie navale russe n’est pas en mesure de développer par elle-même un bateau comme le BPC, qui est, avant tout, un porte-hélicoptère qui permet aussi la projection de troupes terrestres et qui peut aussi servir d’hôpital flottant. D’où l’intention de Moscou d’en acquérir absolument, que ce soit auprès de la France, mais aussi de l’Espagne et des Pays-Bas, deux pays qui ont aussi le savoir-faire nécessaire.

La question de vendre un, voire quatre, exemplaires du BPC à la Russie sera tranchée en dernier ressort par le président Sarkozy. Plusieurs éléments sont dans la balance. Bien évidemment, l’aspect de l’emploi est un facteur clé et un contrat russe serait une bouffée d’oxygène supplémentaire pour STX France, qui construit ce type de navire en collaboration avec DCNS.

Mais d’un autre côté, vendre des BPC à la Russie peut poser des problèmes diplomatiques, notamment à l’égard de la Géorgie, de l’Otan et des Etats-Unis, même si les relations entre Washington et Moscou sont orientées vers la détente. Enfin, un autre paramètre concerne les intentions des Russes à l’égard de ces bâtiments : la Russie n’a pas caché vouloir les acquérir pour en copier la technologie…

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