La Corée du Nord se prépare à la guerre asymétrique

La dernière réforme constitutionnelle nord-coréenne, adoptée en avril dernier mais dont la teneur a été rendue publique seulement le 28 septembre, ne fait maintenant plus référence au communisme. Tout simplement parce que le maître de Pyongyang, Kim Jong-il a estimé que les objectifs fixés par cette idéologie étaient « trop compliqués à atteindre ».

« Ce n’est pas pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile » a écrit Sénèque, le dramaturge et homme d’Etat. On ignore si Kim Jong-il a eu le temps de méditer cette citation. Mais en tout état de cause, il n’est plus question, pour le pouvoir nord-coréen, d’oser affronter militairement les Etats-Unis et la Corée du Sud avec les méthodes de la guerre conventionnelle car, au vu de l’équipement de ses troupes, l’issue risquerait de lui être fatale.

On a beau vouloir oser, dans le domaine militaire, ça ne pait pas toujours. Le président géorgien en sait quelque chose, lui qui a voulu défier l’armée russe en août 2008.

Aussi, l’armée nord-coréenne regarde de près ce qu’il se passe en Afghanistan et les difficultés rencontrées par les forces de l’Otan l’inspirent. Finie donc la stratégie de guerre conventionnelle. Place aux tactiques de la guerre asymétrique, voire non conventionnelle.

Selon le général Walter Sharp, le commandant des forces américaines stationnées dans la péninsule coréenne, Pyongyang serait en train de porter ses efforts sur la cyberguerre, le développement des engins explosifs improvisés (IED) et, bien évidemment, les missiles.

« Je pense que les Nord-Coréens se sont probablement rendu compte qu’ils ne pouvaient pas gagner dans une offensive conventionnelle en règle » a estimé l’officier américain, lors d’une conférence de presse, le 30 septembre. Selon lui, Pyongyang « se dirige sans conteste vers un type de menace non conventionnelle ou asymétrique ».

En conséquence, la Corée du Sud se prépare à affronter ces nouvelles menaces, avec l’aide de l’armée américaine qui, de par son engagement en Irak et en Afghanistan, possède l’expérience des engins explosifs improvisés.

En plus de cela, les réseaux de communication ont été sécurisés pour faire face à d’éventuelles attaques de pirates informatiques nord-coréens.

Enfin, Séoul s’est procuré récemment des anti-missiles Patriot pour contrer les engins que Pyongyang pourrait être tenté de lancer.

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