Moscou a poussé Tbilissi à la faute, selon un rapport

Imaginez-vous en train de jouer au football. Durant la partie, un joueur de l’équipe adverse ne cesse pas de vous provoquez. Au bout d’un moment, vous craquez et commettez la faute à ne pas faire qui vous vaudra un carton rouge, à la grande satisfaction de votre adversaire qui n’attendait que cela. Cet exemple sportif peut expliquer, dans les grandes lignes, les conclusions du rapport commandé par l’Union européenne à un groupe d’experts au sujet du conflit entre la Géorgie et la Russie, en août 2008.

Ainsi, selon le document, établi sous la direction de la diplomate suisse Heidi Tagliavini et publié ce 30 septembre, c’est Tbilissi qui a déclenché les hostilités, dans la nuit du 7 au 8 août 2008 en bombardant l’Ossétie du Sud, la région séparatiste géorgienne. Les auteurs du rapport n’ont pas pu déterminer l’existence d’un mouvement de troupes russes qui auraient accrédité la thèse défendue par la Géorgie, qui estime avoir été agressée par la Russie.

Mais dans le même temps, les auteurs du rapport estiment que Moscou n’est pas exempt de tout reproche, notamment pour avoir fait monter la tension dans les régions séparatistes, à savoir l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et pousser ainsi Tbilissi à la faute.

Cela étant, les conséquences de ce conflit sont loin d’être positives pour la Géorgie, et en particulier pour son président, Mikheïl Saakachvili, qui passe maintenant pour un « aventurier », sans doute au grand plaisir du voisin russe.

« Saakachvili s’est fait avoir, car il a cru pouvoir compter sur le soutien américain, et il s’est planté. C’est ça l’histoire » a résumé Pierre Lellouche, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, lors d’un point presse à Bruxelles, le 28 septembre. « Il est spur que les Russes n’ont pas aidé, avec des povocations, mais quand même! » a-t-il poursuivi. « S’il y a soutien à la Géorgie » par l’Union européenne, pour ce qui de celui à l’homme (Saakachvili), c’est une autre histoire » a-t-il affirmé.

Désormais, les forces russes se sont installées durablement dans les deux régions séparatistes géorgiennes. Pour avoir voulu prendre l’initiative d’une manière inconsidérée, les autorités de Tbilissi ne sont pas prêtes, en l’état actuel de la situation, d’en reprendre le contrôle.

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