Les satellites de télécommunications militaires mis en vente

Selon le quotidien économique Les Echos, avec un an d’avance sur ce qui avait été prévu initialement, le prochain projet de loi de Finances pour l’année 2010 prévoit « l’externalisation » des deux satellites de télécommnications militaires Syracuse 3A et 3B. Ce projet, qui avait déjà été évoqué l’an passé, devrait permettre de porter au budget de la Défense 400 millions d’euros de recettes supplémentaires.

Lancé en novembre 1999, le programme Syracuse III (SYstème de RAdioCommunication Utilisant un SatellitE), repose sur deux satellites de télécommunications dits de troisième génération. Ils permettent d’assurer l’ensemble des communications sécurisées entre la France et les unités de l’armée française déployées à l’étranger ainsi que les bâtiments de la Marine nationale. Ces satellites sont donc des maillons essentiels dans la conduite des opérations militaires.

A l’instar des Britanniques, le projet du gouvenement est donc de vendre les Syracuse 3A et 3B à un opérateur externe, dans le cadre de la procédure des partenariats « public-privé » (PPP). L’acquéreur se verra ensuite attribuer un contrat pour fournir aux armées les capacités de télécommunication dont elles ont besoin pendant la durée de vie des deux satellites et utiliser ces derniers au profit d’autres clients civils.

Deux prétendants sont d’ores et déjà sur les rangs : EADS Astrium et Thales Alenia Space. Les deux opérateurs sont intéressés par cette opération car elle leur permettrait de s’assurer des revenus réguliers, à condition, bien évidemment, de réunir les capitaux nécessaires pour l’achat des deux satellites. Et dans cette compétition qui s’annonce, Astrium a déjà une longueur d’avance : la filiale d’EADS a déjà un signé un contrat de la même nature avec l’armée britannique.

Ce ne sera pas la première fois que l’armée partagera ainsi des satellites de télécommunications avec une entreprise civile. A l’origine, en 1980, la première version du programme Syracuse reposait trois satellites Telecom I, dont l’exploitation était partagée entre le ministère de la Défense et France Telecom, qui était encore une entreprise du service public à l’époque.

Par ailleurs, le ministère de la Défense pourra également compter sur les 600 millions d’euros escomptés de la vente des fréquences hertziennes qu’il n’utilise plus, ce dossier ayant pris du retard. En effet, selon les arbitrages de Matignon, l’Hôtel de Brienne devrait en disposer sous forme de crédits de report. De même pour le milliard attendu de la cession des actifs immobiliers des armées, rendue possible avec la refonte de la carte militaire.

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