L’Iran et le trafic d’armes
Être au ban des nations ne simplifie pas les choses quand l’on veut s’armer. Et l’Iran en sait quelque chose. Pour équiper ses armées et se donner les moyens de ses ambitions, Téhéran n’a que deux solutions : compter sur la bienveillance de pays comme la Russie, la Chine ou encore la Corée du Nord, ou bien tenter de s’apprivionner via le trafic d’armes ou les marchés parallèles.
Récemment encore, un navire australien, l’ANL Australia, avait été intercepté, en juillet, par les autorités des Emirats arabes unis, avec à son bord des armes légères nord-coréennes destinées à l’Iran.
En avril 2008, les inspecteurs du Government accountability office (GAO), l’équivalent américain de la Cour des comptes françaises, avaient eu la surprise de constater que, parmi les objets détournés des stocks de l’armée figuraient des pièces détachées de F14 Tomcat sur le site de ventes aux enchères eBay. Et comme par hasard, les acheteurs les plus actifs étaient iraniens, ce qui n’était guère étonnant puisque Téhéran avait acquis la vedette du film Top Gun avant la chute du Shah et la révolution islamique.
Dernièrement, c’est un ressortissant belge, domicilié en France, qui a été arrêté, au début du mois, aux Etats-Unis pour avoir vendu illégalement des piéces détachées du chasseur américain F5 Tiger, conçu dans les années 1960. Âgé de 56 ans, cet homme a été présenté comme étant connu pour être un « trafiquant d’armes internationale », travaillant « activemenbt avec le gouvernement iranien pour lui procurer des articles militaires ».
Sans doute que ce commerce illicite de pièces détachées est lié au développement de l’avion de combat « Saegheh » (Tonnerre), qui, selon les affirmations du ministre de la Défense de l’époque, a été « pensé, conçu et construit par des experts iraniens ». En fait, hormis un empennage double, le Saegheh ressemble énormement au F5 américain, acquis lui aussi pendant le règne du Shah.