Un groupe d’armement israélien privé des investissements norvégiens

Le fonds souverain norvégien, alimenté notamment par les royalties du pétrole, ce qui en fait un des plus importants au monde, investit selon des règles éthiques qui se veulent très strictes.

Premier investisseur sur les Bourses européennes et dont la valeur était estimées à 277 milliards d’euros à la fin du mois de juin dernier, ce fonds vient d’exclure de sa liste la société Elbit (concepteur du drone Hermes 450), accusée d’avoir fourni des composants pour la barrière de séparation israélienne, encore appelée « clôture de sécurité », présentée par l’Etat hébreu comme étant une construction devant empêcher les intrusions de terroristes venus des territoires palestiniens. Longue de 700 km, elle est composée par une série de murs, de tranchées et de portiques électroniques.

Ce qui dérange le fonds d’investissement norvégien est que la société Elbit a fourni du matériel alors que cette clôture de sécurité a été déclarée illégale au regard du droit en 2005 par la Cour internationale de justice.

« Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui contribuent si directement à des violations du droit humanitaire international » a justifié Mme Kristin Halvorsen, le ministre norvégien des Finances. La décision de se désengager du capital d’Elbit a été prise par le gouvernement, suite à l’avis d’un Conseil consultatif d’éthique.

Selon les règles de ce fonds de pension, placé par ailleurs sous l’autorité de la banque centrale norvégienne, les investissements dans les entreprises coupables ou complices de violation des droits de l’homme, de dégradation de l’environnement ou encore de corruption, sont interdits. Ainsi, tel est le cas fabriquants de tabacs, par exemple, ou encore des industriels de la défense qui fabriquent des armes « inhumaines », comme Boeing, Safran et BAE Systems.

Justement, le français Thales, spécialiste de l’électronique de défense, qui avait été placé sur la liste noire du fonds souverain norvégien en 2005, pour sa participation dans la fabrication de bombes à sous-munitions, profite de l’éviction de la société Elbit.

« Le Conseil d’éthique a estimé que les motifs d’exclusion n’étaient plus valables puisque Thales n’est plus impliqué de quelque manière que ce soit dans la production d’armes à sous-munitions dans un quelconque pays » a fait valoir le ministère norvégien des Finances.

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