Afghanistan : L’Otan demande des renforts à la Turquie

En raison de la position qu’il avait défendue au moment de l’affaire des caricatures de Mahomet, la Turquie n’était pas favorable à la candidature de l’ancien Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, au poste de secrétaire général de l’Otan. Pourtant, Ankara a fini par s’y faire, après des négociations en coulisse lors du dernier sommet de l’Alliance atlantique à Strasbourg, en avril dernier.

Depuis, M. Rasmussen, qui est entré en fonction récemment, n’a pas ménagé les marques d’intention à l’égard des autorités turques. Le 28 août, il a ainsi rompu le jeûne du ramadan en partageant un repas avec le président turc, Abdullah Gül, lors d’une visite officielle à Ankara. Auparavant, il avait quelque peu tancé la Grèce en l’appelant à ne pas compliquer la tâche de l’Otan en Afghanistan, en raison du différend qui oppose les deux pays – devenus membres de l’Alliance en 1952 – depuis l’affaire de Chypre.

« Je sais qu’il s’agit d’une question bilatérale, mais nous en sommes arrivé à un point où cela nous pose des problèmes dans nos missions » a ainsi écrit M. Rasmussen sur son blog, avant de se rendre à Athènes.

Quoi qu’il en soit, pour le secrétaire général de l’Otan, la présence militaire de la Turquie, pays musulman, en Afghanistan est importante, car cela montre que les opérations menées dans ce pays n’entrent pas dans le cadre « d’une guerre de religion mais de lutte contre le terrorisme ». C’est ainsi qu’il a demandé à Ankara d’augmenter son contingent au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF). Ce que le gouvernement turc s’est dit prêt à faire; mais à une condition : que ses troupes ne soient pas impliquées dans des missions de combat.

Il y a actuellement environ 730 militaires turcs déployés en Afghanistan, principalement dans le secteur de Kaboul et dans la province de Wardak. Depuis leur arrivée dans le pays, ils n’ont subi qu’une seule attaque et perdu un officier supérieur, ainsi que son chauffeur, tués tous les deux dans un accident de la route, en juillet dernier. Leur activité consiste surtout à former les soldats et les policiers afghans et à assurer des missions de reconstruction, menée avec l’aide d’équipes civiles.

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