Les accords de défense franco-africains renégociés à la fin de l’année

Alors que la Chine y est de plus en plus présente, notamment pour assurer son approvisionnement en matières premières et que les Etats-Unis peinent à y installer leur commandement militaire, la France va rénover « profondément » ses relations avec le continent africain. Déjà, le 28 février 2008, lors d’un discours prononcé au Cap, en Afrique du Sud, le président Sarkozy avait donné le ton en déclarant que Paris n’avait pas la vocation à être « le gendarme de l’Afrique ».

A ce titre, le chef de l’Etat a indiqué, le 26 août, devant la conférence des ambassadeurs tenue à l’Elysée, que la renégociation actuelle des accords de défense passés entre la France et ses anciens territoires africaines à l’époque de la décolonisation, serait terminée à la fin de cette année.

« Fin 2009, les accords de défense qui nous lient à huit pays africains auraont été renégociés dans une perspective radicalement nouvelle » a affirmé le président Sarkozy. « Désormais, la France conçoit son rôle d’abord comme un appui à la création de forces africaines capables d’assurer collectivement la sécurité de leur continent, dans le cadre de l’initiative de défense de l’Union africaine » a-t-il précisé.

De nouveaux accords de défense ont d’ores et déjà été conclus avec le Togo, en mars, puis avec le Cameroun, en mai dernier, à l’occasion de la visite du Premier ministre français, François Fillon, à Yaoundé. Six autres textes de même nature restent encore à réviser. Ils concernent la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, les Comores, le Gabon, Djibouti et le Sénégal.

Par rapport aux précédents, ces accords remaniés, qui seront soumis au Parlement, ne présenteront pas de clauses secrètes, qui avaient permis, à certaines époques, de justifier juridiquement quelques interventions militaires françaises sur le continent pour sauver des régimes « favorables » menacés.

Cela étant, ces renégociations auront un impact sur l’organisation de l’armée française en Afrique. Ainsi, il est question de ne conserver qu’une seule base permanente sur au bord de l’Atlantique, alors qu’il y en a deux actuellement, l’une étant située au Gabon et l’autre, au Sénégal.

Enfin, le président Sarkozy a également annoncé que des militaires originaires de pays qui ont contribué à la défense de la France lors de la Première Guerre Mondiale et à sa Libération en 1944, défileront sur les Champs Elysées à l’occasion du prochain 14 juillet.

« 2010 sera une année importante pour la relation entre l’Afrique et la France : 14 anciennes colonies célébreront le 50e anniversaire de leur indépendance » a rappelé le chef de l’Etat. « Ce seron donc une année dédiée à la fidélité dans l’amitié et la solidarité. Je veux que 2010 signale aussi l’achèvement d’une relation profonde de nos relations avec le continent » a-t-il souhaité.

Photo : Le 1er Spahis en Afrique (c) Armée de Terre

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